Cet article date de plus de deux ans.

Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du mardi 15 mars

Des "contradictions profondes" persistent dans les pourparlers russo-ukrainiens qui ont repris mardi, mais un "compromis" est encore possible, a estimé un conseiller du président ukrainien, Mykhaïlo Podoliak.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Un immeuble résidentiel touché par une frappe russe à Kiev (Ukraine), le 15 mars 2022.  (EMIN SANSAR / ANADOLU AGENCY / AFP)

Les frappes russes se sont multipliées à Kiev, mardi 15 mars, vingt jours après le début de l'invasion russe de l'Ukraine, tandis que la quatrième session de négociations pour tenter de trouver une issue au conflit a repris, après une pause lundi. Des "contradictions profondes" persistent dans les pourparlers russo-ukrainiens qui se poursuivront mercredi, mais un "compromis" est encore possible, a estimé un conseiller du président ukrainien, Mykhaïlo Podoliak.

Deux journalistes travaillant pour Fox News tués 

Deux journalistes, un cameraman franco-irlandais de Fox News et une journaliste ukrainienne qui l'accompagnait, ont été tués près de Kiev dans une attaque qui a également fait un blessé, a annoncé mardi la chaîne de télévision américaine. 

Pierre Zakrzewski et Oleksandra Kuvshynova sont morts lundi à Horenka, au nord-ouest de la capitale, "quand leur véhicule a été la cible de tirs", a déclaré dans un communiqué la PDG de Fox News Media, Suzanne Scott. Le reporter Benjamin Hall, qui était avec eux, a été blessé dans cette attaque.

Un couvre-feu décrété à Kiev

Le maire de la capitale, face aux frappes russes se multipliant, a décrété un couvre-feu de 36 heures entre mardi 20 heures (19 heures, heure de Paris) et jeudi 7 heures (6 heures, heure de Paris). La ville vit "un moment dangereux et difficile", a déclaré Vitali Klitschko. 

Une frappe contre un immeuble d'habitation a causé la mort d'au moins quatre personnes, selon le maire de Kiev. Dans cette région, l'aéroport de Dnipro a subi des "destructions massives" après deux bombardements russes, d'après les autorités régionales.

20 000 personnes évacuées de Marioupol 

Environ 20 000 personnes ont pu quitter le port ukrainien assiégé de Marioupol, mardi 15 mars, en empruntant un couloir humanitaire, a annoncé la présidence ukrainienne. Ces civils ont été évacués à bord de 4 000 voitures, a déclaré dans un communiqué l'adjoint au chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Kyrylo Timochenko. Jusqu'à 300 000 personnes restent néanmoins coincées, terrées dans des caves et privées de tout.

Au total, quelque 29 000 personnes ont été évacuées mardi de plusieurs villes d'Ukraine assiégées par les forces russes, selon cette même source.

La journaliste russe Marina Ovsiannikova condamnée à une amende

Marina Ovsiannikova, employée d'une chaîne télé russe qui a fait irruption pendant un journal télévisé pour dénoncer l'offensive en Ukraine, a été condamnée à une amende de 30 000 roubles (environ 250 euros au taux actuel) et libérée mardi. Toutefois, cette audience n'était pas directement consacrée à son action à l'antenne, mais à une vidéo diffusée parallèlement sur internet dans laquelle elle dénonce l'entrée des troupes russes en Ukraine. 

Bien que remise en liberté, elle risque encore des poursuites au pénal passibles de lourdes peines de prison. Elle pourrait être condamnée pour publication d'"informations mensongères" sur l'armée russe, un crime passible d'une peine maximale de 15 ans de prison. 

Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré être prêt à lui offrir "une protection consulaire", soit à l'ambassade, soit en lui accordant l'asile. 

Des dirigeants européens rencontrent Volodymyr Zelensky

Les Premiers ministres polonais, tchèque et slovène ont rencontré mardi le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev, afin de "réaffirmer le soutien sans équivoque de l'ensemble de l'Union européenne à la souveraineté et à l'indépendance de l'Ukraine et de présenter un vaste ensemble de mesures de soutien à l'Etat et à la société ukrainiens". Il s'agit de la première visite de dirigeants étrangers dans la capitale ukrainienne assiégée, depuis le début de l'invasion russe. 

Après la rencontre, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a appelé l'UE à "très rapidement donner à l'Ukraine le statut de candidat" et assuré que "nous essaierons d'organiser des armes défensives".

"L'Ukraine ne pourra pas intégrer l'Otan"

"Il faut reconnaître" que l'Ukraine ne pourra pas adhérer à l'Otan, a déclaré Volodymyr Zelensky, alors que ce dossier est l'un des motifs avancés par le Kremlin pour justifier son invasion du pays.

"Nous avons entendu pendant des années que les portes étaient ouvertes, mais nous avons aussi entendu que nous ne pourrions pas adhérer. C'est la vérité et il faut le reconnaître", a déclaré le président ukrainien. 

Trois millions de réfugiés

Plus de trois millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion par l'armée russe, a annoncé mardi un porte-parole de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Genève. Chaque seconde qui passe, un enfant en Ukraine devient un réfugié, a affirmé le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef). Un total de 97 enfants ont été tués depuis le début de la guerre, selon le président Zelensky.

De nouvelles sanctions européennes

L'Union européenne a interdit l'exportation en Russie de ses berlines de luxe, champagne, bijoux et autres articles prisés par les élites soutenant Vladimir Poutine. 

Une liste de produits et de biens de luxe, approuvée par les Etats membres, a été publiée au Journal Officiel. Elle compte 14 pages et concerne les produits des secteurs des loisirs, du luxe et des technologies de l'UE. Ces mesures constituent le quatrième train de sanctions adopté par l'Union européenne contre Moscou, depuis la décision du Kremlin d'attaquer militairement l'Ukraine.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.