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Russie : une manifestante opposée à la guerre en Ukraine interrompt le journal télévisé

Une femme dénonçant l'invasion russe de l'Ukraine est apparue sur le plateau de "Vremia" ("le temps"), le principal programme d'information du soir de la plus puissante chaîne télévisée de Russie, avec une pancarte sur laquelle on peut lire "Non à la guerre. Ne croyez pas à la propagande. On vous ment ici".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une femme interrompt le journal télévisé avec une pancarte sur laquelle on peut lire "Non à la guerre. Ne croyez pas à la propagande. On vous ment ici", le 14 mars 2021 sur le plateau de Pervy Kanal, à Moscou (Russie).  (EYEPRESS NEWS / AFP)

Une scène rarissime, dans un pays où l'information est strictement contrôlée. Lundi 14 mars dans la soirée, une femme a fait irruption pendant le journal télévisé le plus regardé de Russie, avec une pancarte critiquant l'invasion russe de l'Ukraine

La scène s'est produite sur le plateau de "Vremia" ("le temps"), le principal programme d'information du soir de la plus puissante chaîne télévisée du pays, Pervy Kanal. Ce rendez-vous quotidien est suivi par des millions de Russes depuis l'époque soviétique.

Alors que la célèbre présentatrice Ekaterina Andreïeva est en train de parler, une femme surgit derrière elle avec une pancarte sur laquelle on peut lire "Non à la guerre. Ne croyez pas à la propagande. On vous ment ici". "Les Russes sont contre la guerre", peut-on encore lire sur la pancarte sur laquelle le drapeau de l'Ukraine et celui de la Russie sont dessinés.

Imperturbable, la présentatrice continue de parler quelques secondes pendant que la protestataire scande "Non à la guerre", puis la chaîne précipite la diffusion d'un reportage sur les hôpitaux, mettant fin au direct sur le plateau.

L'ONG de défense des droits des manifestants OVD-Info, présentant cette femme comme une employée de la chaîne, Marina Ovsiannikova, a affirmé qu'elle avait été arrêtée et emmenée au commissariat. "Une enquête interne est en train d'être menée" sur cet "incident", a laconiquement déclaré la chaîne Pervy Kanal dans un communiqué. Selon l'agence de presse Tass, la jeune femme pourrait être poursuivie pour avoir "discrédité l'utilisation des forces armées russes".

"De la propagande pour le Kremlin"

Dans une vidéo enregistrée préalablement et publiée par OVD-Info, Marina  Ovsiannikova explique que son père étant ukrainien et sa mère russe, elle n'arrive pas à voir les deux pays comme ennemis.

"Malheureusement, j'ai travaillé pour Pervy Kanal ces dernières années, faisant de la propagande pour le Kremlin. J'en ai très honte aujourd'hui", déclare-t-elle. "J'ai honte d'avoir permis que des mensonges soient diffusés à la télévision, honte d'avoir permis que le peuple russe soit 'zombifié'."

Dans leur tentative de contrôler toute information au sujet de l'invasion de l'Ukraine, les autorités russes ont bloqué la plupart des médias encore indépendants, ainsi que les principaux réseaux sociaux, comme Twitter et Facebook.

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