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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du lundi 16 mai

Evacuation de soldats ukrainiens de Marioupol, officialisation de la candidature de la Suède à l'Otan, départ de McDonald's de Russie... La journée de lundi a été riche en événements.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des ruines après un bombardement à Zatoka, dans la région ukrainienne d'Odessa, le 16 mai 2022. (VLADIMIR SHTANKO / ANADOLU AGENCY / AFP)

La journée du lundi 16 mai a été intense sur le front militaire comme diplomatique. L'offensive russe dans le Donbass s'est intensifiée et a fait 10 morts à Severodonetsk, à l'Est, tandis que 260 soldats ukrainiens ont été évacués de l'aciérie d'Azovstal, après une trêve annoncée par la Russie. Moscou a par ailleurs averti qu'elle réagirait à des déploiements d'"infrastructures militaires" de l'Otan en Finlande et en Suède, candidates à une entrée dans l'Alliance atlantique. 

Franceinfo résume ce qu'il faut retenir de cette journée.

Les combats s'intensifient dans l'Est, une vingtaine de morts

A Severodonetsk, quasiment encerclée par les forces de Moscou, "au moins 10 personnes ont été tuées" dans des bombardements russes, a annoncé le gouverneur du Donbass.

Dans un précédent message, Serguiï Gaïdaï avait fait état de frappes d'artillerie sur Severodonetsk et sur sa ville jumelle toute proche de Lyssytchank, ayant provoqué des incendies dans des quartiers d'habitation. Malgré les appels des autorités ukrainiennes à évacuer Lyssytchansk, plus de 20 000 civils (contre 100 000 habitants avant la guerre) sont restés, selon des volontaires qui distribuent de l'aide dans la région.

Pavlo Kyrylenko, le gouverneur de la région voisine de Donetsk, a de son côté annoncé que neuf civils avaient été tués lundi et 16 blessés dans sa région.

Les Ukrainiens regagnent du terrain près de Kharkiv

Dans le nord-est, les Ukrainiens ont repris le contrôle d'une partie de la frontière dans la région de Kharkiv, selon Kiev. Diffusant sur son compte Facebook une vidéo montrant des soldats ukrainiens devant un poteau-frontière peint aux couleurs de l'Ukraine, jaune et bleu, le ministère de la Défense s'est félicité que ses forces aient "expulsé les Russes".

Les autorités ukrainiennes s'attendent désormais à ce que les unités désengagées de la région de Kharkiv aillent renforcer les troupes russes dans le Donbass, où elles ne progressent que laborieusement, selon Oleksiï Arestovytch, un conseiller de la présidence ukrainienne.

Des soldats d'Azovstal évacués après une trêve

Plus de 260 combattants ukrainiens, dont 53 blessés, ont été évacués de l'aciérie d'Azovstal, à Marioupol, a rapporté une vice-ministre ukrainienne de la Défense. Cette annonce intervient quelques heures après l'annonce d'une trêve par le ministre russe de la Défense.

Près de 1 000 soldats ukrainiens, dont 600 blessés, étaient retranchés dans le dédale de souterrains de ce site industriel, dernière poche de résistance du port stratégique. Les soldats ont été évacués vers Novoazovsk et Olenivka, deux localités étant en territoire contrôlé par les forces russes et prorusses, afin d'être plus tard "échangés".

Après la Finlande, la Suède officialise sa candidature à l'Otan

"Le gouvernement a décidé d'informer l'Otan de la volonté de la Suède de devenir membre de l'alliance", a déclaré la Première ministre suédoise, Magdalena Andersson, lors d'une conférence de presse. La veille, c'est la Finlande qui avait officialisé sa candidature. Ces candidatures prouvent qu'"une agression ne paie pas", a jugé le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Jens Stoltenberg.

Le président russe Vladimir Poutine a estimé que ces adhésions ne constituaient pas "une menace immédiate". Mais, a-t-il poursuivi, "le déploiement d'infrastructures militaires sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse".

Lundi soir, la France a assuré qu'elle "se tiendrait aux côtés" des deux pays en cas d'agression, tandis que Londres a appelé à ce qu'ils soient intégrés à l'Otan "dès que possible".

McDonald's se retire de Russie, Renault cède ses actifs russes à Moscou

Le géant américain de la restauration rapide McDonald's, présent en Russie depuis plus de 30 ans mais qui avait provisoirement fermé ses 850 restaurants début mars, a annoncé se retirer définitivement de ce pays.

Acculé par les sanctions frappant la Russie, le constructeur automobile français Renault, leader dans le pays avec la marque Lada qu'il avait redressé, a cédé le même jour ses actifs à l'Etat russe.

Un consensus impossible à Bruxelles

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba était à Bruxelles, pour discuter, entre autres, de nouvelles sanctions contre la Russie. Ses homologues de l'UE y sont réunis pour tenter de débloquer un projet d'embargo sur les importations de pétrole russe, refusé par la Hongrie qui en est très dépendante – au grand dam des Etats membres les plus proches de Kiev.

"Toute l'Union est malheureusement prise en otage par un État membre qui ne peut pas nous aider à trouver un consensus", a déploré le chef de la diplomatie lituanienne, Gabrielius Landsbergis.

Au terme de la réunion, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a concédé que finaliser le 6e paquet de sanctions "prendra du temps". Un sommet européen extraordinaire est prévu pour les 30 et 31 mai.

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