Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du jeudi 16 juin
Emmanuel Macron s'est rendu à Kiev et Irpin en compagnie du chancelier allemand Olaf Scholz et du chef du gouvernement italien Mario Draghi.
Il s'agit de leur première visite en Ukraine depuis le début de l'invasion russe. Emmanuel Macron s'est rendu à Kiev et à Irpin en compagnie du chancelier allemand Olaf Scholz et du chef du gouvernement italien Mario Draghi. Franceinfo revient sur les faits les plus marquants de cette journée.
Première visite d'Emmanuel Macron en Ukraine depuis le début de la guerre
Le président français était en Ukraine jeudi pour affirmer son soutien à Kiev. "Tous les quatre, nous soutenons le statut de candidat immédiat à l'adhésion", a déclaré Emmanuel Macron, à l'issue d'entretiens avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le chancelier allemand Olaf Scholz, le chef du gouvernement italien Mario Draghi et le président roumain Klaus Iohannis.
"Ce statut sera assorti d'une feuille de route et impliquera aussi que soit prise en compte la situation des Balkans occidentaux et du voisinage, en particulier de la Moldavie", a ajouté le dirigeant français, qui assume la présidence tournante de l'UE jusqu'au 30 juin.
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Emmanuel Macron a profité de la conférence de presse pour annoncer la livraison à l'Ukraine de "six Caesar additionnels". Il s'agit des canons automoteurs réputés pour leur précision. Paris en a déjà livré une douzaine au pouvoir ukrainien. "Vous pouvez compter sur nous. L'Ukraine peut compter sur nous", a assuré Emmanuel Macron.
Encore 10 000 civils à Sievierodonetsk
Selon le gouverneur de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï, quelque 10 000 civils sont encore présents à Sievierodonetsk, ville-clef du Donbass, dont les Russes tentent de s'emparer. Selon lui, "l'armée russe perd des centaines de combattants, mais trouve des réserves et continue de détruire Sievierodonetsk". Toutefois "nos militaires tiennent la défense".
La Russie a accusé mercredi Kiev d'avoir empêché l'évacuation par un "couloir humanitaire" des civils se trouvant dans une usine de Sievierodonetsk. "Tous les ponts traversant le fleuve Siverskyy Donets, qui relient la ville de Sievierodonetsk au territoire contrôlé par les Ukrainiens, ont vraisemblablement été détruits", estime de son côté le ministère britannique de la Défense.
Les "horreurs" de Marioupol laisseront "une trace indélébile"
La Haute-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a pris la parole devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève. Elle a présenté un rapport actualisé de la situation à Marioupol, port stratégique du sud de l'Ukraine, théâtre d'une féroce bataille. "Les horreurs infligées à la population civile" du port ukrainien de Marioupol, tombé en mai sous contrôle russe, "laisseront une trace indélébile, y compris sur les générations à venir", a-t-elle déclaré.
"Entre février et fin avril, Marioupol était probablement l'endroit le plus meurtrier en Ukraine", a-t-elle ajouté. "L'intensité et l'étendue des combats, des destructions, [le nombre] des morts et des blessés suggèrent fortement que de graves violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme ont eu lieu", a-t-elle ajouté.
Elle a précisé que son administration avait d'ores et déjà établi que 1 348 décès de civils, dont 70 enfants, étaient directement liés aux violents affrontements qui ont en grande partie détruit la ville. "Ces morts ont été causées par des frappes aériennes, des tirs de chars et d'artillerie ainsi que par des armes légères et de petit calibre lors des combats de rue", a-t-elle déclaré. Mais elle a reconnu que "le bilan réel des combats sur les civils est probablement plus élevé de plusieurs milliers".
La Cour européenne des droits de l'homme demande à la Russie de ne pas exécuter un étranger condamné à mort
Saisie en procédure d'urgence, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a demandé à Moscou de ne pas exécuter un soldat marocain condamné à mort par les autorités séparatistes prorusses pour avoir combattu avec l'armée ukrainienne.
La CEDH "a indiqué en particulier au gouvernement de la Fédération de Russie, selon les règles de l'article 39 de la cour, de s'assurer que la peine de mort prononcée contre le requérant ne soit pas appliquée, de s'assurer que ses conditions de détention sont appropriées, et de lui apporter toute assistance médicale nécessaire", indique l'organe judiciaire du Conseil de l'Europe, basé à Strasbourg. L'article 39 du règlement de la CEDH lui permet d'ordonner des "mesures provisoires" lorsque les requérants sont exposés à "un risque réel de dommages irréparables".
La cour a été saisie par Brahim Saadoun, citoyen marocain né en 2000 et condamné à mort en compagnie de deux Britanniques. Selon les autorités russes, les trois hommes s'étaient rendus et avaient été faits prisonniers dans la région de Marioupol en compagnie d'un gros millier de soldats ukrainiens mi avril. La CEDH insiste sur le fait que la Russie est toujours tenue de respecter ses décisions, même si Moscou a été exclu du Conseil de l'Europe à la mi-mars.
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