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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée de vendredi 23 juin

La journée a été marquée par de très vives tensions entre Wagner et les autorités russes, débouchant sur un appel des services de sécurité à arrêter le patron du groupe paramilitaire.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, dans une vidéo, le 3 mars 2023. (@CONCORDGROUP_OFFICIAL  / AFP)

Le torchon brûle entre Wagner et le Kremlin. Le chef du groupe paramilitaire russe, Evguéni Prigojine, a accusé, vendredi 23 juin, l'armée russe d'avoir mené des frappes meurtrières sur ses combattants à l'arrière du front ukrainien, appelant au soulèvement contre le commandement militaire russe. Des déclarations qui lui ont valu d'être aussitôt visé par une enquête pour appel "à la mutinerie armée". Franceinfo fait le point sur ce qu'il faut retenir de la journée. 

Le patron de Wagner accuse Moscou d'avoir ordonné des frappes meurtrières sur ses camps

Premier élément marquant de cet enchaînement : vendredi, en début de soirée, le chef du groupe paramilitaire Wagner a accusé l'armée régulière russe d'avoir mené des frappes sur des camps de ses combattants à l'arrière du front ukrainien, faisant un "très grand nombre de victimes".

"Ils ont mené des frappes, des frappes de missiles, sur nos camps à l'arrière. Un très grand nombre de nos combattants ont été tués", a déclaré Evguéni Prigojine dans un message audio diffusé par son service de presse, en promettant de "répondre" à ces attaques ordonnées selon lui par le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou. Le chef du groupe paramilitaire a également appelé à "stopper" le commandement militaire russe, en appelant à ne pas opposer de "résistance" à ses troupes et en affirmant que Sergueï Choïgou serait "stoppé". 

Dans la foulée, l'armée russe a démenti avoir bombardé des positions du groupe paramilitaire russe Wagner, comme l'a affirmé son patron Evguéni Prigojine dans des accusations spectaculaires qui exposent les profondes tensions au sein des forces russes en Ukraine.

Les services de sécurité russes appellent à arrêter Evguéni Prigojine

Les services de sécurité russes (FSB) ont ouvert une enquête pour "appel à la mutinerie armée" après l'appel du chef du groupe Wagner à se soulever contre le commandement militaire. L'annonce est faite par le Comité national antiterroriste de Russie, dans un communiqué cité par les agences de presse russes. Les services de sécurité ont également appelé à arrêter le patron de Wagner.

Les mesures de sécurité ont été renforcées à Moscou, rapporte l'agence d'Etat TASS. "Les installations stratégiques, étatiques et les infrastructures de transport ont été placées sous protection renforcée", ont précisé les forces de l'ordre, selon cette source.

Les troupes ukrainiennes se préparent à attaquer, selon Moscou

La Russie a affirmé que les forces ukrainiennes se préparaient à attaquer près de la ville de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine, en "profitant" du chaos provoqué par l'appel du chef du groupe Wagner au soulèvement contre l'état-major russe. Le ministère de la Défense russe  assure par ailleurs frapper les forces ukrainiennes avec l'aviation et l'artillerie.

Kiev accuse Moscou de préparer un "attentat terroriste" à Zaporijjia

Plus tôt dans la journée, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé la Russie de préparer un "attentat terroriste" impliquant une fuite "de radiations" à la centrale nucléaire de Zaporijjia occupée par les troupes russes dans le sud de l'Ukraine.

"Ils ont tout préparé pour cela", a déclaré sur Telegram Volodymyr Zelensky, dont le pays avait été le théâtre du pire accident nucléaire de l'histoire après l'explosion d'un réacteur à la centrale de Tchernobyl en 1986. "Nous transmettons ces informations à tous nos partenaires dans le monde entier, toutes les preuves", a-t-il poursuivi. "Le monde est prévenu, le monde peut et doit agir", a-t-il exhorté.

"Je n'ai pas de raison d'appeler Vladimir Poutine", affirme Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a jugé sur franceinfo, RFI et France 24 que le sommet de Paris qui regroupe une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement dans le but de relancer la coopération Nord-Sud pour lutter contre la pauvreté et le réchauffement climatique souligne "l'isolement de la Russie" sur la scène internationale.

Emmanuel Macron ne prévoit pas d'initiative particulière pour renouer le dialogue avec Vladimir Poutine : "Je n'ai pas de raison de l'appeler aujourd'hui. Il y a une contre-offensive ukrainienne. Le temps viendra, je l'espère, de négociations aux conditions de l'Ukraine. Par contre, s'il m'appelle pour proposer quelque chose, je le prendrai parce que la France a toujours été une puissance facilitatrice et de médiation", déclare-t-il.

La Russie élargit sa liste de responsables européens interdits d'entrée

La Russie a annoncé avoir "considérablement élargi" la liste de responsables européens interdits d'entrée sur son territoire, en réaction aux nouvelles sanctions de Bruxelles à son encontre en lien avec le conflit en Ukraine.

Sans préciser le nombre de personnes concernées, le ministère russe a fait savoir que les responsables visés étaient notamment membres des services de sécurité ou d'institutions politiques ou commerciales européennes, ainsi que des parlementaires européens "faisant la promotion d'un agenda (hostile) envers la Russie".

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