La mort sur commande
Peut-on légalement choisir d'être euthanasié ? La Belgique a légalisé cette "mort assistée" en 2002. Aujourd'hui des voix s'élèvent pour dénoncer des dérives.
La salle d'attente de l'hôpital Jules Bondet à Bruxelles est remplie. Les patients y attendent une consulation de "fin de vie". A l'exemple de Marie, 78 ans, qui après un oedème pulmonaire, souffre d' insuffisance cardiaque. Marie ne supporte plus les traitements. Elle désire mourir.
Seuls 3 pays au monde pratiquent l'euthanasie. La Belgique a légalisée cette "mort assistée" en 2002 sur la base de trois critères précis : la volonté du patient, une maladie grave et incurable ainsi que des souffrances psychiques ou physiques inapaisables. L'euthanasie est rentrée dans les moeurs en Belgique avec un risque : se banaliser. D'ailleurs certaines voix commencent à s'élever contre cette pratique. Irène Bénéfice et Claire-Marie Denis se sont rendues dans ce pays où l'an dernier, 1800 personnes ont eu recours à cette "mort assistée".
Ainsi le cas de Frank Van Den Bleeken a défrayé la chronique. Enfermé après plusieurs viols et le meurtre d'une jeune femme, ce Belge de 50 ans n'a connu que la prison et l'internement psychiatrique. Il vient d'obtenir le droit d'être euthanasié car dit-il " il ne supporte plus les souffrances psychiques qu 'il subit en prison". Les réactions sont vives car Frank van Den Bleeken n'est pas malade au sens physiologique du terme.
Il existe pourtant un garde-fou pour éviter les dérives : une commission de contrôle et d'évaluation. Des médecins et des juristes vérifient que les euthanasies pratiquées sont conforment à la loi. Ironie de ces réunions, elles se déroulent après la mort du patient. En Belgique, tout repose sur la bonne foi du médecin.
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