Elections européennes : et maintenant ?
Maintenant que les élections sont terminées, le temps des grandes manœuvres va commencer - si ce n'est déjà fait... Premier champ de bataille : celui de la présidence de la Commission européenne. Jean-Claude Juncker sera-t-il, ou non, le successeur de José Manuel Barroso ? La décision appartient aux chefs d'Etat et de gouvernement, qui doivent proposer un candidat "en tenant compte des résultats des élections européennes" - ça, c'est le traité de Lisbonne qui le prévoit.
Tenir compte des résultats, ça signifie, pour les partis représentés au Parlement européen, désigner l'un des candidats élus par chacune des formations. Comme Jean-Claude Juncker a été élu par le Parti populaire européen, et que celui-ci se retrouve aujourd'hui en tête des suffrages, la logique voudrait que le Conseil européen propose son nom.
Un sommet européen informel est prévu, de longue date, mardi soir à Bruxelles. Il réunit tous les dirigeants européens, officiellement pour une analyse de ces élections. Il sera sans doute aussi question du cas Juncker - même si le mandat de Barroso ne se termine qu'en octobre, et que le temps ne presse pas. Dans sa lettre d'invitation aux dirigeants, Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen, a d'ailleurs prévenu qu'il serait "trop tôt pour décider des noms à proposer" .
Mais personne n'est dupe... A huis clos, les chefs d'Etat et de gouvernement vont sans doute évoquer de possibles candidats de compromis issus de la gauche libérale ou de la droite sociale - les nom de la directrice du FMI, Christine Lagarde, ou de la Première ministre danoise, Helle Thorning-Schmidt, circulent.
Le terrain est en tout cas glissant : les parlementaires européens ont déjà menacé d'user de leur droit de veto si la personne proposée pour présider la Commission n'était pas l'un des candidats désignés par eux-mêmes. Le vote est prévu lors de la deuxième session plénière du 14 au 17 juillet.
Tractations au Parlement européen
Le second champ de bataille, c'est celui du Parlement européen où, très vite, les négociations pour former les groupes politiques vont battre leur plein. Chacun des nouveaux eurodéputés a la possibilité de rejoindre, ou non, un groupe. Il peut aussi en constituer un : il faut au moins 25 députés, en provenance d'un quart des pays, pour former un groupe. C'est tout l'enjeu des europhobes qui arrivent en force. Réussiront-ils à s'entendre ?
Ces groupes politiques devraient être établis avant la première sessions plénière du Parlement, qui commence le 1er juillet. Lors de cette session, un nouveau président du Parlement sera élu, pour deux ans et demi renouvelables.
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