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Mort de Simon Gautier : en Italie, la polémique enfle autour du numéro d'urgence qui ne géolocalise pas les appels

La technologie permettant de géolocaliser précisément les appels d'urgence n'est activée que dans une douzaine de pays européens.

Article rédigé par franceinfo
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Les sauveteurs italiens réunis pour coordonner la récupération du corps du randonneur français Simon Gautier, le 19 août 2019 à San Giovanni a Piro, au sud de l'Italie.  (ELIANO IMPERATO / AFP)

Malgré un appel avec son téléphone portable aux services d'urgence, Simon Gautier n'a été retrouvé – mort – que neuf jours plus tard, lundi 19 août. L'affaire, tragique, suscite la polémique en Italie, où le 118, service qui a reçu l'appel, n'est pas en mesure de géolocaliser les correspondants.

Et la déclaration la plus sèvère provient précisément du président du réseau national des "118". "Simon Gautier aurait été immédiatement géolocalisé, très rapidement secouru et sa vie aurait probablement été sauvée si l'Italie avait appliqué la directive européenne de 2009 sur la géolocalisation des appels d'urgence", lance Mario Balzanelli, cité par l'agence Ansa.

"Cette affaire illustre le fait criant, absurde et insoutenable qu'en Italie, les centraux téléphoniques du 118 sont toujours dépourvus du système de géolocalisation des appels d'urgence, bien qu'un décret du ministre de l'Industrie l'ait prévu en 2009", poursuit Mario Balzanelli.

Une technologie existante mais pas activée partout

La technologie permettant de géolocaliser les appels existe pourtant. Baptisée Advanced Mobile Location (AML), elle n'a cependant pas été activée en Italie, pas davantage qu'en France. A l'heure actuelle, seule une douzaine de pays européens l'ont adoptée, dont le Royaume-Uni, l'Autriche ou encore la Belgique. Dans une série de tweets, l'Association européenes des numéros d'urgence (ENAA) affirme, étude à l'appui, que "si tous les pays de l’UE utilisaient AML, 7 500 vies seraient sauvées en 10 ans".

"L'outil existe, il est activé sur tous les téléphones Android et Apple dans le monde. La seule chose qu'il manque, c'est que les pays mettent en place la réception de ces données au niveau des centres d'appels d'urgence", déclare Jérôme Paris, directeur d'ENAA au micro de franceinfo. "C'est ici que le bât blesse, parce que dans certains pays, ça prend du temps. Ce sont des lourdeurs administratives, des rivalités entre régions dans des pays très régionalisés, etc. On lutte depuis maintenant 2015, depuis que cette technologie universelle et gratuite existe", insiste-t-il.

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