Malte : deux frères condamnés chacun à 40 ans de prison pour l'assassinat de la journaliste Daphne Caruana Galizia
Les deux frères ont été condamnés pour avoir fabriqué, posé et fait exploser la bombe ayant tué la journaliste de 53 ans dans sa voiture. Ils avaient plaidé coupable.
Le Premier ministre maltais, Robert Abela, a évoqué "une autre étape importante pour que justice soit rendue à la famille Caruana Galizia". Deux frères, George et Alfred Degiorgio, ont été condamnés à 40 ans de prison chacun à La Valette (Malte), vendredi 14 octobre, pour l'assassinat en 2017 de la journaliste maltaise anticorruption Daphne Caruana Galizia.
Les deux frères, qui ont plaidé coupable au premier jour de leur procès, ont été condamnés pour avoir fabriqué, posé et fait exploser la bombe ayant tué la journaliste de 53 ans dans sa voiture. La mort de la journaliste, le 16 octobre 2017, avait fortement secoué le plus petit Etat de l'Union européenne et horrifié ses voisins.
"Trois personnes ont désormais été condamnées pour ce meurtre et trois autres attendent d'être jugées. Nous restons déterminés à ce que justice soit rendue pour la famille et pour Malte", a réagi Robert Abela sur Twitter. Un troisième homme impliqué dans cet assassinat, Vincent Muscat, avait en effet été condamné à 15 ans de prison l'an dernier. En revanche, le riche homme d'affaires soupçonné d'avoir commandité le meurtre, Yorgen Fenech, n'a pas encore été jugé. Il nie toute implication.
Un "climat d'impunité"
La mort de Daphne Caruana Galizia avait fait scandale à Malte, entraînant notamment la démission du Premier ministre Joseph Muscat en janvier 2020. Le chef du gouvernement était accusé de tenter de couvrir ses amis et alliés politiques éclaboussés par ce meurtre.
D'après une enquête publique dont les résultats ont été publiés en 2021, l'Etat maltais porte une part de responsabilité dans le meurtre de la journaliste, notamment pour avoir créé un "climat d'impunité" pour ceux qui voulaient la faire taire. La journaliste, qui dénonçait dans son blog Running Commentary la corruption endémique à Malte, avait été tuée près de son domicile quelques heures seulement après avoir posté ce message : "Il y a des corrompus partout. La situation est désespérée".
Dans un communiqué, Reporters sans Frontières a "salué" le verdict, tout en "soulignant le besoin que tous ceux impliqués dans cet assassinat soient traduits en justice".
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