Crise des agriculteurs : retour sur une concurrence déloyale
Les crises successives l'ont révélé cet été, la concurrence européenne fait rage dans l'élevage et l'abattage. Les éleveurs de porcs français dénoncent notamment la distorsion des normes sociales.
Danish Crown possède l'un des 10 plus gros abattoirs de porcs installés en Allemagne. Ici, 1 300 ouvriers abattent, découpent et conditionnent 700 porcs à l'heure. Le rythme est très soutenu. Il ne fait pas plus de 12°C. La quasi-totalité des ouvriers vient des pays de l'Est, essentiellement de Roumanie et de Pologne.
Faut-il harmoniser les législations européennes ?
Danish Crown s'est installé ici pour bénéficier d'un système ultracompétitif de sous-traitance à la tâche. Ainsi, l'entreprise d'agroalimentaire ne s'occupe pas des ressources humaines et dit avoir réduit ses coûts de 50%. Tout a été bon pour y parvenir, quitte à ne pas payer aux travailleurs détachés, employés par un sous-traitant, ce qu'on leur doit : par exemple, un homme a été payé 325 euros pour 20 jours de travail, soit 2 euros à peine de l'heure.
En janvier dernier, un salaire minimum de 8,75 euros de l'heure a pourtant été mis en place en Allemagne. Mais les entreprises ont trouvé d'autres moyens pour contourner la loi. Pour mettre fin à tous ces abus, il faut sans doute harmoniser les législations au niveau européen et durcir encore les contrôles.
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