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Procès des attentats de Bruxelles : les avocats de Salah Abdeslam plaident son acquittement et mettent en garde contre "l'esprit de vengeance"

Depuis mardi, la parole est à la défense au procès des attentats de Bruxelles qui ont fait 32 morts en 2016. Les avocats de Salah Abdeslam ont été les premiers à plaider. Face aux jurés d'assises, ils ont soutenu qu'il n'avait joué aucun rôle actif et demandent son acquittement.
Article rédigé par franceinfo - Angélique Bouin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'avocate Delphine Paci et l'accusé Salah Abdeslam, llors d'une séance du procès des attentats de Bruxelles,le 5 avril 2023. (LAURIE DIEFFEMBACQ / BELGA MAG)

Salah Abdeslam a toujours nié son implication dans les attentats terroristes du 22 mars 2016 à Bruxelles. Ces attaques à la bombe ont fait 32 morts et plus de 300 blessés. Le seul survivant du commando jihadiste du 13 novembre 2015 à Paris, déjà condamné en France à la perpétuité incompressible, encourt en Belgique une peine de prison à vie. 

>> Transféré de France, Salah Abdeslam a été incarcéré en Belgique

Le jour des attentats revendiqués par l'État islamique, Salah Abdeslam était en prison. Il avait été arrêté quatre jours auparavant, ce qui avait d'ailleurs poussé le reste de l’équipe de jihadistes à passer à l’action en faisant exploser trois bombes à l’aéroport et dans le métro. "C’est la construction de son image du monstre des attentats de Paris qui explique sa présence ici", attaque à l'audience Me Delphine Paci, son avocate. 

"Cet homme a été condamné pour Paris. Il est innocent pour Bruxelles !"

Me Delphine Paci

Devant la cour d'assises de Bruxelles

Elle fixe dans les yeux le juré populaire. "C’est tentant, n’est-ce pas, de céder à l’esprit de vengeance ? lance-t-elle à ces douze hommes et femmes qui devront décider de la culpabilité de l'accusé âgé aujourd'hui de 33 ans. "Salah Abdeslam n’a pas fabriqué de bombes. Ses empreintes ne sont pas sur les chargeurs des kalachnikovs", poursuit-elle en insistant sur les faits, rien que les faits

Pendant de longues heures, sa défense démonte, point par point, la thèse selon laquelle il a pris part aux préparatifs des attaques en Belgique. "Vous devrez déterminer quels sont les actes posés par Abdeslam sans qui ces attentats n’auraient pas eu lieu", a beaucoup insisté Me Michel Bouchat, son autre avocat.

Salah Abdeslam impassible dans le box 

Barbe taillée et chemise blanche, le Français a écouté, sans réaction particulière, ses deux défenseurs qui sont relayés. Mais lors de son interrogatoire sur son rôle dans les attaques de Bruxelles, il avait affirmé : "Je n’ai pas de sang sur les mains, ce ne sont pas mes victimes." Des propos inaudibles, concède Me Paci. Mais pour elle et son confère, l’accusation qui réclame sa condamnation en qualité de co-auteur des attaques, a multiplié les contre-vérités. "Salah Abdeslam a déjà été condamné en France à la perpétuité incompressible", a-t-elle rappelé, en interpellant une nouvelle fois les jurés : "Quelle que soit votre décision, il repartira seul dans sa misérable cellule." 

>> Attentats de Bruxelles : ce qu'il faut savoir sur le procès fleuve qui s'est ouvert pour six mois

Les plaidoiries de la défense vont se poursuivre jusqu’au 4 juillet. Dix accusés, dont six déjà condamnés à Paris, sont jugés devant la cour d'assises de Bruxelles. Le verdict de culpabilité est attendu autour du 20 juillet. Les peines seront décidées en septembre prochain. 

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