En Allemagne, les retards dans les versements d'aides aux entreprises menacent l'avenir des petits commerçants
Si les milliards d’aides promis aux entreprises allemandes sont bien parvenus aux plus importantes d’entre elles, des retards dans leur versement mettent en péril de nombreux petits commerçants, artisans et professions indépendantes.
Outre-Rhin, les milliards d’aides promis aux entreprises allemandes en difficulté à cause du coronavirus Covid-19 sont souvent arrivés dans les caisses des plus importantes d’entre elles, mais pas suffisamment en direction des petits commerçants, artisans et professions indépendantes. Aussi, beaucoup de retards dans les versement menacent l’avenir de milliers d’entre eux, d’autant que des fraudes, qui représentent au moins 15 millions d’euros, ont entraîné au mois de mars la suspension du versement des aides.
À titre d’exemple, les restaurateurs fermés depuis début novembre ont quasi tous reçu une aide compensant leurs deux premiers mois de fermeture. En revanche, pour les mois de janvier, février et maintenant mars, comme tous les autres commerçants, ils devront encore attendre.
"J’ai dû fermer mon magasin le 16 décembre. J’ai immédiatement demandé l’aide, mais à cause de cette bureaucratie allemande, je n’ai reçu un virement qu’à la fin du mois de février et seulement 50% de ce à quoi j’avais droit."
Cristofaro Salvato, fleuriste à Berlinà franceinfo
Quelques milliers d’euros insuffisants pour lui permettre d’avoir l’esprit plus tranquille. Aurélia Paumelle, une Française créatrice de mode installée à Berlin depuis dix ans, apprend à vivre avec ses insomnies. Elle a ouvert sa première boutique trois mois avant le premier confinement et n’a pas reçu un centime depuis. "Apparemment, c'est assez confus..., explique-t-elle. Comme il y a des nouvelles aides et qu'il y en a d'autres liées à une comptabilité des années passées, c'est compliqué."
Un shooting photo pour redonner le sourire
Son expert-comptable lui a conseillé… d’attendre. La créatrice a donc lancé le "Lockdown Project", qui consiste à réunir une quarantaine de petits entrepreneurs devant l’objectif d’un appareil photo en leur faisant porter ses créations."Souvent, les gens arrivaient très déprimés, très ternes, indique-t-elle. Après le shooting, on sentait vraiment que ça leur avait permis de reprendre de l'énergie et de vivre un moment de communauté aussi, de partage." Ces photos, bientôt partagées sur les réseaux sociaux, inviteront les Berlinois à soutenir la vie économique locale. Une action concrète en attendant les aides de l’Etat ou des acomptes qui mettent en moyenne vingt semaines entre la demande et le versement.
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