La Scapêche s'engage à limiter la pêche en eaux profondes
La principale flotille de pêche en eaux profondes française, armée par le groupe Intermarché, s'est engagée à arrêter, d'ici début 2015, de pêcher avec des chaluts au-delà de 800 mètres de profondeur.
La Scapêche, premier armateur français de pêche en eaux profondes, a pris l'engagement de ne plus aller, d'ici début 2015, pêcher au-delà de 800 mètres de profondeur, une décision saluée vendredi par les ONG. Celles-ci dénoncent l'impact de la pêche en eaux profondes sur la biodiversité des océans. "A l'issue de plusieurs semaines de discussions (...), la Scapêche s'est engagée à arrêter d'ici début 2015 de pêcher avec des chaluts de fond au-delà de 800 mètres de profondeur", saluent dans un communiqué les ONG Bloom, WWF et Deep Sea Conservation Coalition.
"C'est une bonne nouvelle pour la biodiversité, même si 800 mètres est encore trop profond par rapport à la vulnérabilité des espèces et des milieux océaniques", a commenté Philippe Germa, directeur du WWF France. La Scapêche, armateur des magasins Intermarché, indique avoir pris "plusieurs engagements, dont le plus important est de ne plus pêcher en dessous d'une profondeur de 800 mètres. (...) Cette démarche volontaire va au-delà des objectifs du règlement sur la pêche voté par le Parlement [européen] en décembre".
Empereur, grenadier oui lingue bleue
La pêche profonde ne représente que 1,5% des prises dans les eaux européennes, mais la Scapêche est l'un des principaux armateurs pratiquant cette activité. Six de ses 18 chalutiers sont dévolus à la pêche d'espèces qui vivent dans les profondeurs, commes l'empereur, le grenadier, le sabre ou la lingue bleue.
Greenpeace a également salué "un pas en avant" dans ce dossier qui fait l'objet de discussions à Bruxelles depuis près de trois ans. "La décision de la Scapêche d'arrêter de chaluter en-dessous de 800 mètres de profondeur d'ici à 2015 va dans le bon sens, a réagi l'organisation. Cependant, une limite à 600 mètres permettrait de mettre fin à l'exploitation des écosystèmes profonds les plus vulnérables."
Bloom et les autres ONG militent pour une interdiction de la pêche au delà de 600 mètres de profondeur. La Commission européenne avait fait une proposition dans ce sens en juillet 2012, mais le dossier a ensuite mis du temps à faire l'objet d'un vote par les parlementaires, notamment en raison de pressions de la France et de l'Espagne. Le 10 décembre dernier, le Parlement a rejeté l'interdiction et a choisi d'encadrer davantage cette activité pratiquée entre 400 et 1 500 mètres, principalement au large de l'Ecosse et de l'Irlande.
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