"Un loisir d'ultra-privilégiés" : une proposition de loi vise à interdire l'importation de trophées de chasse issus d'espèces en danger

L'Assemblée nationale débat jeudi d'une proposition de loi visant à interdire l'importation et l'exportation de dépouilles ou de morceaux d'animaux identifiés comme espèces en danger.
Article rédigé par franceinfo
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Plus de 200 000 animaux sauvages sont tués, chaque année dans le monde, à cause de la chasse aux trophées. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Des chasseurs, fusils à la main, posant fièrement à côté d'un hippopotame, d'un lion ou d'un zèbre mort.  Pour certains chasseurs, ces animaux sont synonymes de trophées. Et ils n'hésitent pas à payer des fortunes pour en ramener les dépouilles chez eux, ou simplement des morceaux. Voilà ce que l'on peut voir sur certains sites internet français qui proposent des voyages de chasse, en Afrique notamment.

Et cela doit cesser selon certains députés, d'Europe Écologie Les Verts notamment. Pour cela, ils ont déposé une proposition de loi qui vise à interdire l'importation et l'exportation des trophées de chasse issus d'espèces en danger. Le texte est débattu jeudi 1er février à l'Assemblée nationale.

Sandra Regol, députée Europe Écologie Les Verts, qui défend cette proposition de loi, validée en commission par des députés écologistes mais aussi Renaissance et Modem. "On parle vraiment d'un loisir d'ultra-privilégiés qui spéculent sur la disparition des espèces, parce que plus une espèce est en voie de disparition, plus votre trophée a de la valeur...", selon elle. La France serait ainsi le premier pays européen importateur de trophées de léopards d’Afrique, de guépards et de lynx d’Eurasie.

"Ça paraît assez logique que la France, qui a des objectifs en matière de biodiversité, n'envoie pas des gens chasser des animaux qui sont en voie d'extinction pour en faire des décorations murales ou des cendriers, une fois rentrés à la maison"

Sandra Regol

à franceinfo

"Si les choses n'ont pas de valeur, elles ne seront pas protégées"

Mais pour les pro-chasses, cette proposition de loi est contre-productive. Benoît Maury-Laribière est vice-président de l'Association des guides de grande chasse : "Ça coûte assez cher d'aller chasser un éléphant. Ces revenus qui sont rapportés permettent de valoriser des territoires, de distribuer de l'argent pour lutter contre le braconnage. Si les choses n'ont pas de valeur, elles ne seront pas protégées", assure-t-il.

En Europe, des pays comme les Pays-Bas ou, plus récemment, la Belgique ont déjà interdit l'importation de ce genre de trophées de chasse. Chaque année dans le monde, plus de 200 000 animaux sauvages sont tués à cause de la chasse aux trophées. On estime pourtant à moins de 20 000 le nombre de pratiquants, qui sont le plus souvent de riches Occidentaux.

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