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Reportage "Le chien va peut-être passer à côté d'un gibier et il ne va rien trouver" : l'ouverture de la saison de la chasse perturbée par la sécheresse de cet été

La saison de la chasse s'ouvre dimanche 11 septembre dans de nombreux départements, comme dans l’Ain, le Gers, les Landes ou encore la Charente, qui ont été touchés par la sécheresse cet été.

Article rédigé par franceinfo - Margaux Queffélec
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
De gauche à droite : Emmanuel Guillaume, sociétaire à la société de chasse de Vars (Charente), Thierry Guégan, membre de l'administration de la société de chasse de Vars, et Cyril Moreau, directeur fédération départementale des chasseurs de la Charente. (MARGAUX QUEFFELEC / RADIO FRANCE)

"Elle est aux anges !" Thierry Guégan et sa chienne attendaient avec impatience l'ouverture de la chasse. "Tout le matériel est déjà préparé depuis une semaine, explique-t-il en souriant. Les munitions sont prêtes et la tenue aussi. Même le chien est excité parce que quand les chiens voient le fusil, ils le savent." 

>> L'article à lire pour comprendre la sécheresse exceptionnelle qui frappe la France hexagonale

Mais à cause de la sécheresse qui a sévit cet été dans plusieurs régions de France, les chiens ont plus de mal à faire leur travail, faute d'humidité, explique Bruno Meunier, président de la fédération départementale des chasseurs de la Charente.

"Le chien d'arrêt remonte les émanations du gibier. C'est vrai qu'avec une sécheresse telle qu'il y a en ce moment, il n'y aura pas d'émanation. Ça veut dire que le chien va pouvoir passer peut-être à 20 mètres à côté d'un gibier et il ne va rien trouver."

Bruno Meunier, président de la fédération départementale des chasseurs de la Charente

à franceinfo

"Avec des conditions idéales, il l'aurait senti, il l'aurait arrêté et là, il va passer, et puis il ne va rien trouver : tant mieux pour le gibier et tant pis pour le chasseur !", ironise Bruno Meunier. Une autre difficulté se pose pour les chasseurs : les moissons précoces dues aux fortes températures de l’été. "Sur les terres nues, on a un peu de chance d'avoir un gibier et même si on en trouve un, aussitôt qu'est-ce qu'il va faire ? Il va s'envoler direction les maïs, où on n'a pas le droit de chasser, explique-t-il. Donc un territoire dégradé, donc pas très favorable à la chasse, mais tout ça pour le bonheur du gibier."

L'impact non négligeable de la sécheresse

Malgré la sécheresse, le gibier est présent en nombre cette année, selon la société de chasse de Vars qui veille aussi à sa reproduction. "On fait des repérages et des comptages de façon à localiser où ils se situent le plus, là où ils sont le plus, détaille Thierry Guégan. On met des agrainoirs et des abreuvoirs." Le dispositif est composé "d'un seau avec un petit ressort" : "au fur et à mesure qu'ils vont picorer, le blé va descendre", développe-t-il. Cette année, avec la sécheresse, les agrainoirs et les abreuvoirs ont été un peu plus remplis, "un bon tiers de plus", selon le chasseur.

Les associations environnementales locales, comme Charente Nature, affiliée à France Nature Environnement, tiennent néanmoins à mettre en place des concertations pour réfléchir à réduire la durée de la saison de la chasse et diminuer le nombre d'espèces qui puissent être prélevées, dans le contexte de crise climatique "dans lequel nous nous trouvons". Car la sécheresse a néanmoins touché certaines espèces. À Vars, l'ouverture de la chasse se fera sans les cailles qui, faute de pluie et de végétation, n’ont pas pu s’alimenter et se reproduire suffisamment. 

En Charente, l'ouverture de la chasse perturbée par la sécheresse - reportage de Margaux Queffélec
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