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L'accord de la COP15 est "inédit" mais ne "suffira pas" sans "mise en œuvre concrète", estime l'eurodéputé Pascal Canfin

Un accord a été trouvé lundi à l'issue de la COP15 à Montréal au Canada. L'eurodéputé Pascal Canfin le juge inédit, mais invité sur France Inter ce 20 décembre, il appelle à une "mise en œuvre concrète".
Article rédigé par franceinfo
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L'eurodéputé français Pascal Canfin, en avril 2021. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

"C'est inédit et historique mais, tout seul, si ce n'est pas complété par de la mise en œuvre concrète, ça ne suffira pas", estime Pascal Canfin, eurodéputé Renew et président de la commission Environnement au Parlement européen, invité ce mardi 20 décembre sur France Inter. Il réagissait à l'accord adopté lundi lors de la COP15 pour tenter d'enrayer la destruction de la biodiversité et de ses ressources.

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Selon lui, "c'est la première fois qu'il y a l'équivalent de l'Accord de Paris pour le climat sur la biodiversité et la protection de la nature", un "sujet essentiel" mais "longtemps minoré sur le plan politique". En cela, il salue une "bonne nouvelle". "Il n'y avait jamais eu d'accord international capable d'acter à l'unanimité, dans le monde, le fait de se donner un objectif commun", se félicite-t-il. Pascal Canfin rappelle que derrière la protection de la biodiversité, et donc de la nature, il y a un triple enjeu : "écologique, éthique et économique".

"Si les forêts disparaissent, si les poissons disparaissent, par construction, ceux qui en vivent ne pourront plus en vivre demain", poursuit-il, constatant que "la prise de conscience est là". Le président de la commission Environnement au Parlement se réjouit de "l'objectif de division par deux des risques liés aux pesticides". "Est-ce que ça suffit ?", s'interroge-t-il, avant de trancher : "non, mais jusqu'à présent, il n'y avait aucune feuille de route".

"Mener des mesures complémentaires"

Pascal Canfin applaudit également la mesure concernant les aires marines protégées. "On est aujourd'hui entre 7 et 15% et on va passer à un objectif de 30%", précise-t-il, expliquant que l'enjeu n'est pas d'interdire 30% de la planète "mais de rendre les pratiques qui s'y trouvent soutenables". "Toute activité économique qui se fait dans ces aires protégées doit être compatible avec les objectifs de protection de cette aire", ajoute-t-il.

Conscient que "cet accord ne règle pas tous les problèmes en lui-même", Pascal Canfin estime qu'il permet, en revanche, "de donner une base politique et légale très stable au fait de mener des mesures complémentaires". Il cite, par exemple, l'accord passé entre les pays de l'Union européenne interdisant l'importation de produits issus de la déforestation et l'obligation pour les exportateurs de fournir une preuve de conformité pour pouvoir rentrer sur le marché européen.

Pour l'eurodéputé Renew, si on s'en tient à l'accord de la COP15, "on se retrouvera en 2030, avec aucun objectif atteint". "C'est pour cela qu'il faut compléter ce texte par des mécanismes concrets de mise en œuvre", conclut-il.

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