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Fidel Castro : à Cuba, les dissidents se réjouissent "de la mort d'un dictateur, d'un tyran, d'un mafieux"

Alors que les cendres de Fidel Castro ont quitté La Havane mercredi, les dissidents au régime cubain font profil bas. franceinfo a rencontré la présidente de l'organisation Les Dames en blanc.

Article rédigé par Gaële Joly
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Berta Soler, dissidente au régime cubain, leader de l'organisation Les Dames en blanc, à La Havane (Cuba), le 27 novembre 2016 (RONALDO SCHEMIDT / AFP)

Dimanche 4 décembre, pour la première fois en treize ans, Berta Soler ne défilera pas aux côtés des Dames en blanc. Cette organisation dissidente d'épouses ou de mères de prisonniers politiques cubains a suspendu ses activités. Par respect pour les funérailles de Fidel Castro, confie leur chef de file à franceinfo. Mais aussi parce que "le régime le prendrait pour de la provocation", précise Berta Soler. Mercredi, les cendres de l'ancien leader cubain ont quitté La Havane pour un périple jusqu’à Santiago de Cuba, berceau de la révolution, où elles doivent être mises en terre dimanche.

Malgré l'ouverture, la pression sur les dissidents se poursuit

À La Havane, sur les murs de l'appartement de Berta Soler, sont exposés de nombreux portraits d'hommes, de pères, de maris ou de fils torturés par le régime cubain. "Fidel Castro a séparé les familles. Il a fusillé des gens, commente cette femme de 53 ans. Elle ne "se réjouit pas de la mort d'un homme", mais de celle "d'un dictateur, d'un tyran, d'un mafieux".

Quand un dictateur meurt, il faut rire, il faut faire la fête

Berta Soler

leader des Dames en blanc

Depuis l'ouverture de Cuba sur le monde, engagée en 2014, les coups de pression politique n'ont pas cessé, bien au contraire, affirme Berta Soler. Elle se souvient avoit été "détenue plus de 30 heures" avant d'être autorisée à prendre un avion... qu'elle a raté. "Depuis peu, ils nous empêchent même d'aller à la messe, dit-elle. Ils disent que les contre-révolutionnaires ne vont pas à l'église."

Berta Soler en est convaincue : la disparition de Fidel Castro ne changera strictement rien à Cuba. Car Raúl Castro, à la tête du pays depuis 2006, "c'est le même que Fidel." "Il n'a pas du tout l'intention de nous donner des droits et des devoirs, explique Berta Soler. Nous, nous voulons des élections libres, afin de décider qui sera notre président." Pour la chef de file des Dames en blanc, le plus grand espoir de changement vient des États-Unis, où le futur président Donald Trump est le seul capable de tordre le bras à Raúl Castro, conclut-elle.

"Nous voulons des élections libres" : Berta Soler, dissidente au régime cubain, au micro de Gaële Joly

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