Haut-Karabakh : la situation sur place "ressemble quand même fortement" à "un nettoyage ethnique", dénonce la secrétaire d'Etat chargée de l'Europe
Ce qu'il se passe dans le Haut-Karabakh est "un crime", a déclaré Laurence Boone, la secrétaire d'Etat en charge de l'Europe, invitée mercredi 4 octobre du "19/20" de franceinfo. Selon la ministre, la situation dans ce territoire séparatiste, où l'Azerbaïdjan a mené une offensive militaire poussant des milliers d'Arméniens à l'exil, "ressemble quand même fortement" à un "nettoyage ethnique".
Ce terme était pour l'instant évité par l'ensemble du gouvernement, de même que par plusieurs juristes interrogés par franceinfo. "Il n'y a pas de qualification juridique du nettoyage ethnique", a toutefois rappelé Laurence Boone, "mais ce qu'on voit aujourd'hui, ce sont des déplacements forcés et, comme l'a fait la présidente de l'Assemblée, on peut aussi appeler cela un nettoyage ethnique".
"Il ne peut pas y avoir deux poids deux mesures"
Egalement interrogée sur d'éventuelles sanctions que l'Europe pourrait imposer à l'Azerbaïdjan, la secrétaire d'Etat a souhaité "un peu plus de volontarisme" de certains partenaires européens, évoquant des sanctions identiques à celles imposées à la Russie, "soit contre des individus, soit contre des entités".
Elle s'est également positionnée en faveur d'une aide plus franche à l'Arménie : "Il ne peut pas y avoir deux poids deux mesures", a déclaré Laurence Boone. "On ne peut pas faire des choses pour l'Ukraine ou la Moldavie et, tout d'un coup, rester sur son quant à soi sur l'Arménie." Ces sujets seront à l'agenda du sommet des Vingt-Sept qui s'ouvre vendredi à Grenade, en Espagne.
La secrétaire d'Etat s'est aussi exprimée sur l'accord trouvé par l'UE sur les migrations. Laurence Boone a détaillé les mécanismes de relocalisation que ce texte prévoit : "Soit vous acceptez un certain nombre de migrants, soit vous ne voulez pas en accepter, et alors vous contribuez financièrement auprès des Etats qui acceptent les migrants."
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