Hong Kong : les preuves contre Jimmy Lai obtenues sous la torture, selon une experte de l'ONU
Des preuves contre le magnat pro-démocratie de Hong Kong, Jimmy Lai, ont été obtenues sous la torture, a affirmé mercredi 31 janvier une experte indépendante de l'ONU. Les accusations portées contre le fondateur du populaire tabloïd Apple Daily, aujourd'hui fermé, sont liées à des articles de ce journal qui soutenaient les manifestations en faveur de la démocratie et critiquaient les dirigeants de Pékin. Il encourt aujourd'hui la prison à vie pour atteinte à la sécurité nationale.
Dans un communiqué, la Rapporteuse spéciale sur la torture, Alice Jill Edwards, précise qu'un témoin clé de l'inculpation de Jimmy Lai a été contraint de fournir des éléments, lors de sa détention à la prison chinoise de Shenzhen en 2020-2021. L'experte est mandatée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU mais ne s'exprime pas au nom de l'organisation.
La Rapporteuse spéciale sur la torture "profondément préoccupée"
Elle se dit "profondément préoccupée" et demande qu'une enquête sur ces allégations soit "menée immédiatement, avant que toute preuve ne soit admise dans la procédure en cours". "L'article 15 de la Convention contre la torture – que la Chine a ratifiée – stipule que toute déclaration obtenue par la torture ne peut être invoquée comme un élément de preuve dans une procédure", rappelle-t-elle.
Le procès de Jimmy Lai est considéré comme un baromètre des libertés politiques et de l'indépendance judiciaire de l'ancienne colonie britannique. Le cofondateur de l'ancien journal Apple Daily est poursuivi pour la publication par ce média d'articles qui critiquaient Pékin et soutenaient les manifestations prodémocratie, en 2020.
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