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Dix arrestations lors d'une opération antiterroriste au Brésil à l'approche des JO

Les personnes arrêtées étaient soupçonnées de vouloir préparer une attaque terroriste pendant les Jeux olympiques.

Article rédigé par franceinfo - Anna Pereira
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Un suspect terroriste est escorté par la police fédérale brésilienne lors de l'"Opération Hashtag". (EVARISTO SA / AFP)

Première interpellation d'une "cellule amateure" qui préparait des attentats à Rio. Ce jeudi 21 juillet, à juste deux semaines des Jeux olympiques de Rio, la police brésilienne a arrêté dix membres d'un groupe soupçonné de planifier des attaques terroristes lors de la compétition. Francetv info fait le point sur cette opération policière.

Les suspects, dont l'un est mineur, sont tous de nationalité brésilienne. Placés en détention provisoire, ils formaient un groupe qui se nommait "Defensores da Sharia" (Défenseurs de la charia), et faisait la promotion de l’organisation Etat islamique. Selon le ministère de la Justice, les présumés jihadistes programmaient "l’achat d’armes, tel un fusil d’assaut AK47, dans l'objectif de commettre des crimes au Brésil et à l’extérieur du territoire". Cet achat n'a finalement pas eu lieu, malgré leur tentative d'approcher un fabricant d'armes.

"Opération Hashtag"

Cette affaire, surnommée "Operação #hashtag" (Opération hashtag), en référence au travail de surveillance réalisé par la police sur les réseaux sociaux et sur certains sites liés au terrorisme. Lancées en avril avec la collaboration de services étrangers de renseignement, ces investigations ont abouti à une surveillance approfondie de plus d'une centaine de personnes dans tout le Brésil.

Selon Alexandre de Moraes, le ministre brésilien de la Justice, certains membres de la cellule avaient prêté allégeance à l'organisation Etat Islamique, via internet. "Ce groupe se préparait à commettre des actions dont nous ne connaissons pas encore la nature exacte. Mais ils commençaient à se préparer : ils avaient par exemple l'ordre de s'entraîner au tir et aux arts martiaux" a expliqué le ministre. 

"Ils communiquaient entre eux par WhatsApp et Telegram et seulement deux se connaissaient avant". Les dix arrestations se sont faites dans neuf Etats différents du pays. Le leader, dont l'identité n'a pas été révélée par les autorités, vivait à Curitiba, dans l'état du Paraná, au sud de São Paulo.

Le journal Folha de São Paulo avance que les autorités ont aussi retrouvé dans leurs portables des messages où ils se félicitaient de l'attentat 14-Juillet à Nice. D'autres échanges ont montré qu'il avaient également célébré les tueries d'Orlando, et de Paris. 

Un signe de fermeté de la part du gouvernement

En avril dernier, le Brésil promulguait une loi antiterroriste, une première, puisque le droit national faisait auparavant l'impasse sur le sujet. Cette nouvelle législation prévoit de condamner les auteurs d’un acte terroriste à des peines de 12 à 30 ans dans des prisons en haute sécurité. Un signe de fermeté de la part du gouvernement ; 30 ans, c'est la durée maximale d’emprisonnement dans le cadre d'une loi pénale brésilienne.

Les surveillances permises par cette législation vont être réalisées en collaboration avec les FBI et CIA américains, ainsi qu'avec le Mossad, les services secrets israéliens. 

Dans une interview pour la chaîne télévisée Globo, le maire de Rio, Eduardo Paes, a estimé que l’arrestation des dix suspects "témoignait du travail efficace des forces de l’ordre du gouvernement fédéral pour les JO". 85 000 policiers et militaires seront déployés pendant la durée des Jeux pour assurer la sécurité du public et des athlètes.

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