: Vidéo L'interminable exode des Rohingyas vers le Bangladesh
A la frontière de la Birmanie et du Bangladesh, les reporters de France 2 sont allés à la rencontre de familles rohingyas qui fuient les persécutions en Birmanie.
"Nous avons eu très peur, nous venons chercher la paix maintenant." Cette vieille dame résume le sentiment de milliers de Rohingyas qui fuient la Birmanie pour le Bangladesh. Ces musulmans, persécutés dans leur pays, continuent d'affluer de l'autre côté de la frontière. Plus de 370 000 d'entre eux y sont arrivés depuis fin août, un exode massif qui s'apparente à un "nettoyage ethnique" selon l'ONU. Une équipe de France 2 est sur place.
Tout au long de la journée, des embarcations chargées d'hommes, de femmes, de vieillards et de bébés traversent la rivière Naf, qui sépare les deux pays. Sur l'autre rive, côté birman, les panaches de fumée de villages en feu montent dans le ciel.
"L'un t'attrape et l'autre te tranche la gorge"
Une famille est arrivée dans un village bangladais après sept jours de marche, en portant l'un des fils blessé à la jambe par un tir de l'armée birmane. "Beaucoup de personnes sont mortes devant nous, nous n'avons pu sauver que lui. Ils sont morts les uns après les autres", témoigne la mère de famille. Elle accuse les moines bouddhistes de violences : "L'un t'attrape et l'autre te tranche la gorge, ils ne veulent pas nous voir dans leur pays, ils disent que ce n'est pas chez nous", raconte la rescapée.
Cette nouvelle flambée de violences a commencé fin août avec des attaques de rebelles rohingyas contre la police birmane, qui ont déclenché une répression de l'armée. Plus de 400 morts sont dénombrés, des Rohingyas pour la plupart, selon l'armée, l'ONU avançant plus de 1 000 morts. Les rebelles ont déclaré dimanche un cessez-le-feu unilatéral d'un mois, mais le gouvernement birman refuse de négocier avec ceux qu'il qualifie de "terroristes".
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