La prison à perpétuité confirmée en appel pour l'ex-dirigeant chinois Bo Xilai
Les arguments de l'ancien membre du Parti communiste chinois, condamné en septembre dans une affaire de corruption, ont été rejetés.
La réclusion à perpétuité a été confirmée en appel, vendredi 25 octobre, pour Bo Xilai, l'ex-membre du Bureau politique du Parti communiste chinois, condamné en septembre pour corruption, détournement de fonds et abus de pouvoir. "Les arguments avancés par Bo et ses avocats (...) étaient dépourvus de bases factuelles et légales et n'étaient donc pas recevables" a précisé le tribunal.
Bo Xilai avait été condamné le 22 septembre, notamment pour avoir voulu étouffer l'affaire de l'assassinat par son épouse, Gu Kailai, de l'homme d'affaires britannique Neil Heywood. Ambitieux et charismatique, un temps perçu comme un rival de l'actuel président Xi Jinping, l'ancien ministre du Commerce avait pris la tête en 2007 de l'immense métropole de Chongqing (sud-ouest), dont il est parvenu à faire un pôle économique majeur.
Il avait été reconnu coupable d'avoir touché pour 20,4 millions de yuans (2,5 millions d'euros) de pots-de-vin. Tous ses biens ont été confisqués, notamment sa villa de Cannes, acquise illégalement, selon le verdict, grâce à Neil Heywood et à l'architecte et homme d'affaires français Patrick Devillers.
Une prison de luxe l'attend
En acceptant son recours en appel début octobre, le régime a voulu se prémunir des critiques sur le caractère politique de ce procès, dont le déroulement houleux en première instance avait été salué comme "exemplaire" par la presse officielle chinoise. Le pays n'avait pas connu pareil scandale politico-judiciaire depuis la fin de la Révolution culturelle (1966-1976).
La confirmation de cette sentence décidée au plus haut niveau du Parti communiste, auquel la justice chinoise est soumise, scelle le sort de Bo Xilai, le plus haut dirigeant chinois traduit en justice depuis des années. A Qinsheng, la prison qui l'attend au nord de Pékin, réservée à l'élite communiste "fautive", il recevra un traitement digne d'un hôtel de standing, même s'il y sera placé sous la constante surveillance des agents du régime.
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