Colombie : le fils du président Gustavo Petro reconnaît que de l'argent sale a servi à la campagne présidentielle
Le fils aîné du président colombien Gustavo Petro, actuellement en garde à vue pour blanchiment, a reconnu que de l'argent d'un trafiquant de drogue avait servi à financer la campagne électorale de son père, qui n'a pas démenti, plaçant le gouvernement de gauche en délicate posture. Nicolas Petro "a reçu d'importantes sommes d'argent (...) de Marlboro Man", condamné pour trafic de drogue aux Etats-Unis, a déclaré le procureur chargé de l'affaire, au cours d'une audience du tribunal jeudi 3 août.
"Une partie de cet argent a été utilisée par Nicolas Petro lui-même (...) et une autre partie a été investie dans la campagne présidentielle de 2022", a expliqué le procureur à l'issue d'une audition du suspect. Le président n'a pas démenti le financement illégal de sa campagne évoqué par son fils. En revanche, à l'occasion d'une rencontre avec des agriculteurs à Sincelejo, dans le nord du pays, il s'est contenté de nier avoir été au courant de ces mouvements financiers, comme certains ont pu le prétendre.
Réduction de peine en échange d'aveux
Nicolas Petro, 37 ans, est depuis samedi en garde à vue, accusé d'avoir "acquis, investi, dissimulé, couvert et donné l'apparence de la légalité" à de l'argent obtenu de manière irrégulière, ainsi que d'avoir "augmenté de manière injustifiée" son "patrimoine économique". Après avoir d'abord rejeté ces accusations, le fils du premier président de gauche de l'histoire de la Colombie avait finalement changé de ton, se disant prêt à "entamer un processus de collaboration" avec la justice.
Selon la presse locale, Nicolas Petro a pris connaissance entre-temps de nouvelles preuves contre lui de la part du procureur, qui lui aurait proposé une réduction de 50% de la peine encourue en échange de ses aveux. L'aîné des six enfants du président était jusque-là placé en détention dans les locaux du procureur, mais il va désormais être assigné à résidence.
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Ces poursuites judiciaires, particulièrement embarrassantes pour le chef de l'Etat qui a promis de rompre avec la corruption et les vieilles pratiques de la politique colombienne, interviennent à la veille de la célébration de son premier anniversaire au pouvoir, le 7 août.
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