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Soudan : le viol comme arme de guerre toujours en usage au Darfour

Le site SudanUprising dénonce sur Twitter le viol de plusieurs fillettes au Darfour par les Forces de soutien rapide de Hemetti, l'homme fort du Conseil militaire au Soudan. 

Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Des habitants du Darfour ont protesté à Khartoum, le 23 septembre 2019, contre la violence dont a fait usage la police pour réprimer des centaines d'étudiants manifestant contre la pénurie de pain dans la ville de Nyala. "Pourquoi continuez-vous à nous tuer" et "le Darfour saigne" affirment les pancartes brandies par ces manifestantes. (ASHRAF SHAZLY / AFP)

En dépit de la rencontre entre le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok et le chef rebelle Abdel Wahid Nour, le 29 septembre 2019 à Paris, la situation au Darfour est toujours "en ébullition". "Puis-je vous demander une faveur ?", dans un tweet démarrant par ces mots, le site SudanUprising tire la sonnette d’alarme.

"Prenez une minute pour retweeter ceci à propos de la poursuite des violences sexuelles et des attaques contre les civils au Darfour", demande le site à ceux qui le suivent. En effet, selon SudanUprising, trois fillettes ont été violées par la milice des Janjawids, à l'origine appellation d’une milice paramilitaire sévissant au Darfour sous le régime d’Omar el-Béchir et devenue depuis les Forces de soutien rapide (RSF) du général Hemetti, l’autre nom de Mohamed Hamdan Dagalo et numéro deux du Conseil militaire, qui a signé le 17 août 2019 un accord avec la contestation civile pour un gouvernement de transition.

Une mobilisation inédite sur Twitter

D’autres tweets ont suivi sur les réseaux affirmant (comme celui qui suit) que deux fillettes, Asma Adam Ali et Nazira Adam Ibrahim, âgées d’une douzaine d’années ont été attaquées par des hommes de la RSF, alors qu’elles ramassaient du bois près du lieu-dit Jebel Mara, à 6 kilomètres de la ville de Nirtani dans le centre du Darfour, et qu'elles ont été conduites à l'hôpital.

Selon le site Dabanga, une troisième fillette de 13 ans a été violée par deux soldats près du camp de Sortony dans la localité de Kabkabiya dans le nord de cette province durement éprouvée depuis des années.

Une mobilisation inédite sur les réseaux sociaux, qui en profitent pour dénoncer la négligence de cette région soudanaise par le pouvoir central, comme à l’époque d’Omar el-Béchir, ainsi que la répression qui accompagnait toute demande d’amélioration de son sort par la population.

Le Darfour rappelé à la mémoire du pouvoir de transition à Khartoum

"Khartoum n’est pas tout le Soudan", rappellent certains tweets, déplorant qu’une affaire de harcèlement dans la capitale ait soulevé tout un tollé, alors que ces trois viols dans une même journée ont à peine été évoqués.

(Ce tweet dénonce la différence de traitement entre une jeune fille de la ville qui a été harcelée et les deux petites de la campagne qui ont été violées, estimant qu'il s'agit là d'un véritable racisme).

"Le pouvoir civil est absent du Darfour alors que les Janjawids continuent de tuer les civils et de violer les femmes", s’insurge SudanUprising sous le hashtag SaveDarfur pour alerter le nouveau gouvernement de transition. Le site déplore que "les discours de Hamdok restent des promesses vides jusqu’à présent. Compte-tenu de l’historique du conflit et des crimes de masse commis au Darfour, il aurait dû le considérer comme une priorité".

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