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Soudan : Abdallah Hamdok désigné Premier ministre de la transition

Il s'agit du premier pas dans la mise en œuvre de l’accord conclu entre la contestation et la junte militaire actuellement au pouvoir à Khartoum.

Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le Secrétaire exécutif adjoint de la CEA, Abdallah Hamdok prononce un discours lors de la séance d'ouverture de la réunion de l'Union africaine sur le libre-échange à Addis-Abeba, en Ethiopie, le 14 mai 2015. (MINASSE WONDIMU HAILU / ANADOLU AGENCY)

Conformément à l'accord de transition, les chefs du mouvement de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation soudanaise, ont désigné le 15 août 2019 un ancien haut fonctionnaire de l'ONU, Abdallah Hamdok, pour devenir Premier ministre du gouvernement de transition.

Economiste de carrière et fonctionnaire international

Il s’agit de Abdallah Hamdok, un économiste chevronné qui a occupé le poste de secrétaire exécutif adjoint de la commission des nations unies pour l’Afrique (CEA) entre 2011 et 2018.

"Il a plus de 30 ans d'expérience en tant qu'analyste des politiques et économies face aux divers défis de développement du paysage politique africain, principalement dans les domaines de gouvernance, d'analyse institutionnelle, de réformes du secteur public, d'intégration régionale et de gestion des ressources", précise la notice biographique de l’organisation des nations unies pour le développement industriel.

En septembre 2018, le président déchu Omar el-Béchir voulait, selon l’AFP, le désigner ministre des Finances, mais il avait refusé.

Aujourd'hui, après avoir "été chassé du pays des années durant par Bechir, il revient par la grande porte pour reconstruire son pays et mettre son expérience à profit", a commenté un journaliste de France 24 sur son fil Twitter.

Au #Soudan, la vie politique s’emballe avec la désignation d’un ancien économiste de l’ONU comme 1er ministre. Abdallah Hamdok a été chassé du pays des années durant par Bechir. Il revient par la grande porte pour reconstruire son pays et mettre son expérience à profit.

Tahar Hani

Twitter

"C'est manifestement à l'unanimité qu'il a été désigné pour diriger le futur gouvernement de transition", indique pour sa part RFI. Une équipe dans laquelle les civils occuperont une place prépondérante puisqu'ils devraient être au nombre de 18. Seuls deux ministères seront du domaine réservé des militaires, la Défense et l'Intérieur précise la radio.

L'approbation du Conseil souverain

Le choix d’Abdallah Hamdok doit encore obtenir l’approbation du Conseil souverain qui doit diriger la transition. Un organe constitué de six membres civils et cinq militaires.

Ce conseil doit être formé le 18 août, au lendemain de la signature de l’accord qualifié d’"historique" fixant les modalités de transition et le partage du pouvoir entre civils et militaires prévus par l’accord.

Conclu après huit mois d'un bras de fer qui a fait plus de 250 victimes dans les rangs des manifestants, cet accord, rappelle RFI, prévoit également la création d’un "Comité d’investigation indépendant" pour amener les auteurs de la répression devant la justice.

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