Suspecté de corruption en RDC, le magnat des mines Dan Gertler obtient un allègement des sanctions américaines
Plusieurs ONG dénoncent la décision prise avant le départ du président Donald Trump.
Dan Gertler, le magnat israélien du secteur minier au Congo, mis à l’index pour corruption par le Trésor américain, peut continuer tranquillement ses activités en République démocratique du Congo. L’homme d’affaires a obtenu le 15 janvier 2021, quelques jours avant le départ du président Donald Trump, une sorte de dérogation lui permettant de faire à nouveau des transactions avec des entités américaines.
Sanctions allégées
Dan Gertler a désormais le champ libre pour effectuer des transactions en dollars américains avec des entreprises, des banques et des ressortissants américains pendant un an. Une "licence" délivrée par le Département du Trésor lui-même, qui l'avait sanctionn en décembre 2017 pour "accords miniers et pétroliers opaques et entachés de corruption".
Washington accuse Dan Gertler d'avoir faire perdre à la RDC "1,36 milliard de dollars de recettes" fiscales dans les années 2010, sous la présidence de Joseph Kabila, dont il était un proche. Une somme qui représente le double du budget annuel consacré à la santé et l'éducation, selon l'organisation Global Witness.
Un choc pour les ONG anti-corruption
Ce rebondissement surprend les ONG congolaises et internationales qui militent depuis des années contre la corruption et réclament la transparence dans la signature des contrats miniers.
"Cette licence va à l’encontre de la lutte contre la corruption dont l’Ambassade américaine rappelle régulièrement l’importance"
Collectif Le Congo n'est pas à vendreDans un communiqué du 26 janvier 2021
Le collectif Le Congo n'est pas à vendre et plusieurs autres organisations, comme Global Witness ou bien encore Sentry, demandent à l’administration Biden d’annuler cette décision jugée inquiétante.
En attendant, Dan Gertler peut profiter de l’occasion qui lui a été été offerte pour poursuivre, sous certaines conditions cette fois, ses affaires en République démocratique du Congo où il domine le secteur minier depuis plus de vingt ans. Dans un message annoncé fin novembre 2020, il avait promis à ses "frères et sœurs congolais" un partenariat "transparent" et "sincère" pour qu'ils puissent profiter des richesses de leur pays. Plus de 70% de la population vit avec moins de deux dollars par jour et attend désespérément des changements.
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