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Tchad: N'Djamena quadrillée par les forces de l'ordre, internet coupé

Les forces de l'ordre quadrillent les rues de la capitale tchadienne, empêchant tout rassemblement à N'Djamena, alors que les autorités ont interdit une marche de la société civile ce jeudi 25 janvier 2018.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min

N'Djamena, capitale sous haute surveillance. La police, la gendarmerie et la garde nationale ont investi aux premières heures de la matinée dix points de N'Djamena où les marcheurs devaient se rassembler. Aucun manifestant n'était visible en ville aux premières heures de la matinée et tout attroupement de badauds était immédiatement dispersé par les forces de sécurité. 

Les réseaux sociaux ne sont plus accessibles. Internet (wifi et données mobiles) ne fonctionne plus depuis le 24 janvier à minuit à N'Djamena. La dernière coupure du genre au Tchad remonte aux présidentielles d'avril 2016 qui ont abouti à la réélection du président Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 1990. 


Plusieurs organisations de la société civile et des syndicats avaient appelé à une «marche pacifique» le 25 janvier dans les grandes villes du pays pour protester contre «la mauvaise gouvernance, les injustices de toutes sortes et les mesures antisociales prises par le gouvernement». La marche a été interdite par le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Ahmadaye Abdelkerim Bhakit, qui a sévèrement mis en garde les possibles contestataires et brandi un risque de «soulèvement populaire qui entraînerait des casses». L'interdiction a été relayée par SMS aux utilisateurs de téléphone portable.

Prévue de longue date par des organisations de la société civile, la marche vise à protester contre les mesures d'austérité et la hausse du prix du carburant, dans un contexte de sévère récession économique depuis deux ans. Certains organisateurs ont renoncé à marcher après avoir reçu des garanties des autorités.


Lundi 22 janvier 2018, une grève massive des transporteurs, qui protestaient contre la hausse des carburants, a paralysé la capitale, où plus d'une centaine de personnes ont été arrêtées après des incidents.  

Le Tchad, où près de 40% de la population de plus de 14 millions d'habitants vit sous le seuil de pauvreté, connaît depuis deux ans une sévère récession économique, conséquence de la chute des prix du baril en 2014, et a dû imposer des mesures d'austérité drastiques pour pallier cette crise.

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