Libye : Seif al-Islam Kadhafi prêt pour la course présidentielle en 2018
Six ans après la chute et le lynchage de son père Moammar dans sa ville natale de Syrte, Seif al-Islam Kadhafi s’apprête à revenir dans l’arène politique.
Seif al-Islam Kadh veut prendre la succession de son père
Selon le porte-parole de la famille, Bassem al-Hachimi al-Soul, il aurait l’intention d’annoncer sa candidature à un éventuel scrutin présidentielle en 2018.
«Seif al-Islam Kadhafi bénéficie du soutien des plus grandes tribus de la Libye, il peut donc concourir à la prochaine élection présidentielle prévue pour le milieu de l’année 2018», a révélé ce proche de la famille et chef de tribu lui-même, au journal en ligne Egypt Today.
Le fils de l’ancien guide de la Jamahirya libyenne a même préparé une plateforme qu’il devrait rendre publique bientôt. «Une plateforme comprenant certaines procédures que Seif al-Islam souhaite voir adoptées par les Nations Unies, pour aider la Libye à passer d’une période de transition à la stabilité», a précisé al-Soul.
Selon lui toujours, «Seif al-Islam prévoit d’imposer plus de sécurité et de stabilité en conformité avec la géographie libyenne et en coordination avec toutes les factions».
Clandestin dans son propre pays
Une étonnante résurrection du fils Kadhafi libéré le 10 juin 2017 de sa prison à Zentan par la milice Abou Bakr As-siddiq qui le détenait depuis six ans. Recherché par la justice libyenne, Seif al-Islam résiderait toujours dans le pays mais dans des lieux tenus cachés.
L'annonce de sa candidature, qui le ferait «sortir du bois», a aussitôt été relayée par la publication russe en ligne Sputnik qui titrait le 18 décembre : «La famille Kadhafi pourrait revenir au pouvoir en Libye».
De son côté, Egypt Today rapproche l’acte attendu de candidature de Seif al-Islam de la déclaration du ministre des affaires étrangères du gouvernement libyen d’union nationale (GNA), le 13 décembre au Club de discussion Valdaï en Russie.
«Nous croyons que des élections présidentielles se tiendront à la mi-2018», avait déclaré Mohamed Siala devant la presse étrangère.
Des stratégies personnelles parallèles aux efforts de l'ONU
Une date qui ne contredit pas les efforts de l’émissaire spécial de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, pour organiser des élections dans l’année, mais qui dévoile des stratégies personnelles se développant en parallèle.
Les révélations d’al-Sour interviennent en même temps que l’annonce par le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est, de la fin des accords de Skhirat et du mandat du GNA dirigé par Fayez al-Sarraj à Tripoli, ainsi que son souhait d’obéir «aux ordres du peuple libyen libre».
Un début de course à la présidence qui ne dit pas son nom sur fond de chaos persistant dans le pays.
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