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La presse burkinabè sur la visite de Macron: «Il est venu, il a parlé et après?»

Les journaux burkinabè sont très partagés sur la visite du président français Emmanuel Macron à Ouagadougou. Certains ont relevé son «panache » et son «courage», d’autres sont sceptiques sur les retombées de la visite. Et surtout de la mort de la Françafrique.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
La presse locale très partagée sur la visite d'Emmanuel Macron au Burkina Faso. (LUDOVIC MARIN / AFP)

La Françafrique a encore de beaux jours devant elle, selon Le Pays. «Le scepticisme est grand quand on sait que les prédécesseurs de Macron se sont tous illustrés par des discours du genre, mais qui, au finish, n’ont rien changé dans les relations entre la France et l’Afrique. A titre d’exemple, depuis Jacques Chirac, tous les présidents ont annoncé la mort de la Françafrique qui, pourtant, leur a tous survécu. C’est donc dire combien est grande la crainte de voir les déclarations d’intention mourir dans de lointains échos. Le discours de Macron risque de ne pas être un point de rupture mais juste la continuation de la politique française en Afrique.» 

Capture d'écran (DR)


L'Observateur Paalga a des yeux énamourés pour le président français. Sur son site, il lui a consacré deux titres enthousiastes: Macron à l'université de Ouaga: oral réussi pour Jupiter, et Emmanuel Macron à l'université de Ouaga: même pas peur! Le quotidien s’en prend violemment aux étudiants de l’université de Ouagadougou, construite par la Libye de Khadafi, qui avaient hué le président français et posé des questions dignes de «pieds nickelés».

«Ce fut une honte en mondovision. Alors que toutes les caméras du monde étaient braquées sur eux au cours de la séance de questions-réponses qui a suivi le discours de Macron, les étudiants burkinabè ont «versé la figure du pays par terre». Il fallait être dans l’amphi libyen pour voir comment certains, dans l’assistance, voulaient disparaître sous les tables pour ne pas voir cette humiliation en direct. (…) Jupiter, qui n’a pas trouvé contradicteur à sa taille, demandait d’ailleurs plus de questions.»

Capture d'écran (DR)

Le Faso.net a donné la parole aux étudiants empêchés de rentrer dans le campus universitaires. «Nous ne sommes pas contre la venue de Macron, nous voulons simplement avoir accès à notre campus, parce que même les jours fériés, nous avons accès au campus. Nous avons reçu des présidents africains ici, mais on n’a pas arrêté les activités : IBK (Ibrahim Boubakar Keïta), Patrice Talon, le président nigérien… (…) Cela fait deux ans que le président Roch Kaboré est élu, mais il a fallu l’annonce de la venue de Macron pour que notre président vienne à l’Université. C’est déplorable», s'indigne un étudiant. 

Capture d'écran (DR)

Burkina24 retient la méthode d'Emmanuel Macron, en accusant en filigrane l'un de ses prédécesseurs. «Contrairement à Nicolas Sarkozy en 2007 qui est venu parler plus d’histoire, attendu sur ses déclarations de campagne et des sujets de l’heure, Emmanuel Macron qui n’est "ni dans le déni" "ni dans la repentance" est en Afrique pour "parler d’avenir".»
Capture d'éran (DR)


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