La presse burkinabè sur la visite de Macron: «Il est venu, il a parlé et après?»
La Françafrique a encore de beaux jours devant elle, selon Le Pays. «Le scepticisme est grand quand on sait que les prédécesseurs de Macron se sont tous illustrés par des discours du genre, mais qui, au finish, n’ont rien changé dans les relations entre la France et l’Afrique. A titre d’exemple, depuis Jacques Chirac, tous les présidents ont annoncé la mort de la Françafrique qui, pourtant, leur a tous survécu. C’est donc dire combien est grande la crainte de voir les déclarations d’intention mourir dans de lointains échos. Le discours de Macron risque de ne pas être un point de rupture mais juste la continuation de la politique française en Afrique.»
L'Observateur Paalga a des yeux énamourés pour le président français. Sur son site, il lui a consacré deux titres enthousiastes: Macron à l'université de Ouaga: oral réussi pour Jupiter, et Emmanuel Macron à l'université de Ouaga: même pas peur! Le quotidien s’en prend violemment aux étudiants de l’université de Ouagadougou, construite par la Libye de Khadafi, qui avaient hué le président français et posé des questions dignes de «pieds nickelés».
Le Faso.net a donné la parole aux étudiants empêchés de rentrer dans le campus universitaires. «Nous ne sommes pas contre la venue de Macron, nous voulons simplement avoir accès à notre campus, parce que même les jours fériés, nous avons accès au campus. Nous avons reçu des présidents africains ici, mais on n’a pas arrêté les activités : IBK (Ibrahim Boubakar Keïta), Patrice Talon, le président nigérien… (…) Cela fait deux ans que le président Roch Kaboré est élu, mais il a fallu l’annonce de la venue de Macron pour que notre président vienne à l’Université. C’est déplorable», s'indigne un étudiant.
Burkina24 retient la méthode d'Emmanuel Macron, en accusant en filigrane l'un de ses prédécesseurs. «Contrairement à Nicolas Sarkozy en 2007 qui est venu parler plus d’histoire, attendu sur ses déclarations de campagne et des sujets de l’heure, Emmanuel Macron qui n’est "ni dans le déni" "ni dans la repentance" est en Afrique pour "parler d’avenir".»
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