Cet article date de plus de sept ans.

Assassinat de Sankara: Macron promet de «déclassifier» tous les documents

A l'issue d'un entretien à Ouagadougou avec le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, le président français Emmanuel Macron a promis que tous les documents français concernant l'assassinat de l'ancien président burkinabè Thomas Sankara en 1987 seraient «déclassifiés».
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
François Mitterrand et Thomas Sankara le 17 novembre 1986 à Ouagadougou. (DANIEL JANIN / AFP)

«Les archives sont aujourd'hui disponibles et ouvertes à la justice burkinabè, sauf pour les documents classifiés et couverts par le secret défense. J'ai pris un engagement clair et je viens de le dire au président Kaboré: ces documents seront déclassifiés pour la justice burkinabè qui aura accès à tous les documents sur l'affaire Sankara», a déclaré le président français, ce mardi 28 novembre 2017, lors d'un point presse. 

La mort de Thomas Sankara, surnommé le «Che» africain, a été un sujet tabou pendant les 27 ans de pouvoir de l'ancien président Blaise Compaoré, qui a succédé au «père de la révolution».


Le 15 octobre 1987, des hommes armés assassinent Thomas Sankara, le président en exercice, ses gardes du corps et ses collègues. Son ancien ami de route Blaise Compaoré prend les rênes du pouvoir. Les corps sont enterrés à la va-vite. Selon la version officielle, Thomas Sankara et ses compagnons ont été enterrés au cimetière de Daghnoen, dans la banlieue de la capitale Ouagadougou. Et toujours selon la version officielle, le «Che» africain serait décédé de mort naturelle. Blaise Compaoré a refusé toutes les demandes d’enquête (dont une onusienne), contribuant ainsi à accréditer l’hypothèse d’être le commanditaire du coup d’Etat. 


Blaise Compaoré, qui vit en exil en Côte d'Ivoire depuis 2014, est soupçonné d'avoir participé au complot par de nombreux Burkinabè qui y voient aussi la main de la France, ancienne puissance coloniale qui aurait été gênée par la politique anticolonialiste de Sankara.


Le président français a aussi évoqué le cas de François Compaoré, le frère de Blaise, arrêté en France fin octobre dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat en 1998 du journaliste Norbert Zongo, et dont le Burkina réclame l'extradition. Directeur de publication de l'hebdomadaire L'IndépendantNorbert Zongo et trois autres personnes avaient été retrouvés morts carbonisés dans leur véhicule le 13 décembre 1998 dans le sud du Burkina. 

«Son interpellation est le résultat d'une coopération exemplaire entre nos deux justices qui sont toutes deux indépendantes. Il appartient à la justice française de prendre sa décision, je ferai tout pour faciliter celle-ci», a promis le président français, Emmanuel Macron.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.