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Algérie : Saïd Bouteflika, frère de l'ex-président, condamné à deux ans de prison

Saïd Bouteflika fut l'influent conseiller de son frère Abdelaziz, décédé le 17 septembre 2021. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Saïd Bouteflika, frère du président algérien, au cimetière El-Alia à Alger, le 19 mai 2012.  (FAROUK BATICHE / AFP)

Saïd Bouteflika, frère cadet du défunt ex-président algérien Abdelaziz Bouteflika, a été condamné, mardi 12 octobre, à deux ans de prison ferme par un tribunal algérois pour "entrave au bon déroulement de la justice", rapporte l'agence officielle APS. Le parquet avec requis sept ans ferme contre Saïd Bouteflika qui a comparu devant le tribunal criminel de Dar El Beida, à l'est d'Alger, où il était poursuivi avec d'autres anciens responsables pour "incitation à falsification de documents officiels", "abus de fonction", "entrave à la justice", "incitation à la partialité de la justice" et "outrage à magistrat". Le principal accusé de ce procès est l'ancien ministre de la Justice Tayeb Louh. Il a écopé de six ans de prison, tandis que l'ancien patron des patrons, l'homme d'affaires Ali Haddad, a été condamné à deux ans ferme, a précisé l'agence.

"Complot contre l'armée"

Saïd Bouteflika, 63 ans, avait été arrêté en mai 2019 en compagnie de trois co-accusés et condamné en septembre de la même année à 15 ans d'emprisonnement lors d'un procès éclair devant un tribunal militaire pour "complot contre l'armée", qui demandait alors publiquement le départ du président Bouteflika pour sortir de la crise née du Hirak, le mouvement de contestation antirégime. Le 2 janvier 2021, une cour d'appel militaire avait acquitté Saïd Bouteflika, mais étant sous le coup d'un mandat de dépôt pour "trafic d'influence", il avait été transféré d'une prison militaire à une prison civile.

La chute du conseiller 

Saïd Bouteflika fut l'influent conseiller de son frère Abdelaziz, décédé le 17 septembre. Pour de nombreux observateurs, il était le véritable détenteur du pouvoir en Algérie depuis l'AVC de l'ancien président en 2013. Cité dans d'autres affaires en cours d'instruction, comme le financement de la campage du 5e mandat avorté, il devrait rester en prison même en ayant déjà purgé la peine des deux ans qui lui a été infligée mardi 12 octobre. Depuis la démission forcée d'Abdelaziz Bouteflika début avril 2019, sous la pression des manifestations du Hirak et de l'armée, la justice algérienne a placé en détention préventive ou condamné plusieurs responsables politiques ainsi que de puissants hommes d'affaires proches de lui, notamment pour des faits de corruption. 

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