Algérie : nouvelles condamnations d'ex-caciques de l'ère Bouteflika, dont deux anciens Premiers ministres
Déjà emprisonnés, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ont été condamnés à de nouvelles peines de prison pour des faits de corruption.
Deux anciens Premiers ministres du défunt ex-président Abdelaziz Bouteflika, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, déjà emprisonnés, ont été condamnés, lundi 27 septembre, à de nouvelles peines de prison pour des faits de corruption. Poursuivis avec d'autres co-prévenus, notamment pour "blanchiment d'argent", "dilapidation" de fonds, "abus de fonction" et "conclusion de contrats en violation de la réglementation des marchés publics", Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ont été respectivement condamnés à six et cinq ans de prison ferme, rapporte l'agence officielle APS. Ils étaient jugés dans le cadre de l'affaire dite Hamid Melzi, ex-patron d'un établissement public gérant une luxueuse résidence réservée aux dignitaires du pouvoir et d'une société hôtelière publique qui lui s'est vu infliger cinq ans de prison. Hamid Melzi est inculpé dans une autre affaire d'"espionnage économique" et "atteinte à l'économie nationale". Ses quatre enfants ont aussi été condamnés à de la prison et à de fortes amendes.
Déjà condamnés
Ahmed Ouyahia a été Premier ministre à quatre reprises entre 1995 et 2019 et Abdelmalek Sellal a dirigé le gouvernement de 2014 à 2017 ainsi que les quatre campagnes électorales de Bouteflika, chassé du pouvoir en 2019 et décédé le 17 septembre 2021. Les deux anciens Premiers ministres ont déjà été condamnés lors de plusieurs procès pour des faits de corruption et doivent comparaître dans d'autres. Leur plus lourde peine a été confirmée en appel en janvier dernier : 15 ans de prison ferme pour Ahmed Ouyahia et 12 ans de prison ferme pour Abdelmalek Sellal. Après la chute de Bouteflika sous la pression des manifestations du Hirak et de l'armée, la justice a lancé une série d'enquêtes sur les affaires des hommes du sérail de l'ancien chef d'Etat. Plusieurs anciens hauts responsables politiques ainsi que de puissants hommes d'affaires ont été condamnés, notamment pour des faits de corruption.
L'Algérie se place à la 104e place sur 180 pays du classement mondial de l'indice de perception de la corruption publié en janvier par l'ONG Transparency International.
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