Huit personnes tuées au Niger : "La violence de l'attaque oriente vraisemblablement vers une action terroriste", pour le général Jérôme Pellistrandi
Huit personnes ont été tuées par des hommes armés à moto dimanche dans la zone de Kouré au Niger. Une zone où "les groupes armés terroristes" sont très présents explique le général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la Revue Défense Nationale.
"La violence de l'attaque oriente vraisemblablement vers une action terroriste", affirme dimanche 9 août au soir sur franceinfo le général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la Revue Défense Nationale, alors que huit personnes ont été tuées dimanche par des hommes armés, dans la zone de Kouré, au sud-est de Niamey, au Niger. Le gouverneur local évoque six Français tués parmi les victimes, ce que les autorités françaises cherchent à confirmer dimanche soir.
franceinfo : Que savez-vous sur l'attaque ?
Jérôme Pellistrandi : On connaît la violence de l'attaque, qui oriente vraisemblablement vers une action terroriste. Il s'agit de la zone de Kouré, à une soixantaine de kilomètres au sud de Niamey, la capitale. C'est le parc national du W du Niger, une zone réputée pour sa faune, notamment ses girafes. C'était un lieu d'excursion, classé en zone orange par le quai d'Orsay, sachant que l'essentiel du territoire du Niger est considéré en zone rouge. C'est une zone à risques potentiels. On peut distinguer trois types d'actions dans cette région : le braconnage traditionnel, le banditisme et puis ces groupes armés terroristes
Là, manifestement, l'objectif était de tuer
Jérôme Pellistrandi, généralà franceinfo
On est dans une zone où les groupes armés terroristes, de natures diverses mais se réclamant soit de Boko Haram, soit d'Aqmi, sont très présents, et cherchent à déstabiliser la région. Ce sont des groupes qui s'appuient sur une idéologie islamiste extrêmement rigoureuse, extrêmement violente, mais en même temps ce sont des trafiquants, des bandits qui cherchent à rançonner, à déstabiliser. Ce sont des gens sans foi ni loi.
Quelle est cette zone ?
Toute cette zone, qui est immense, est une zone extrêmement dangereuse dans laquelle là où il n'y a pas eu d'attaque pendant des années, il peut y avoir un drame comme celui qui s'est passé aujourd'hui. Il faut être très prudents et ne se rendre dans ces régions que lorsqu'il y a des raisons impératives, essentiellement d'ordre professionnel. Le tourisme est aujourd'hui fortement déconseillé par les autorités françaises dans toute la région. Pour les terroristes, c'est très facile, il suffit de trois ou quatre motos, de moins d'une dizaine d'hommes qui vont se disperser dans la circulation ambiante. Je rappelle que nous sommes à 60 kilomètres au sud de Niamey, la capitale. C'est facile, malgré les mesures prises par le gouvernement pour tenter d'entraver ces groupes terroristes.
Des attaques comme celles-ci peuvent-elles déstabiliser le gouvernement du Niger ?
Le gouvernement du Niger est déjà fragile, toute cette zone est fragile, d'où les conférences qui ont eu lieu récemment, notamment avec le G5 Sahel et le président Macron, qui visent à renforcer la gouvernance et à permettre à ces Etats de renforcer leur action contre le terrorisme. Sachant qu'il y a à la fois une action sécuritaire, mais il faut aussi l'aide au développement, la reconstruction de l'Etat. C'est un travail de très longue haleine qu'il faut poursuivre impérativement.
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