Inondations en Libye : "l'odeur des cadavres est partout dans la ville", raconte Mohamed, venu apporter de l'aide
En attendant l'aide humanitaire de l'étranger, la solidarité s'organise depuis les alentours de Derna. Cette ville de 100 000 habitants, dans l'est de la Libye, a été ravagée par les inondations du week-end dernier. 3 840 morts y ont été recensés mais le maire craint que le bilan atteigne 20 000 morts car des quartiers entiers ont été détruits.
"A l'intérieur de Derna, il n'y a plus rien. La situation est vraiment catastrophique."
Mohamed, venu de Benghazi pour apporter de l'aideà franceinfo
Sur place, la population manque de tout, constate Mohamed. Ce trentenaire vit à Benghazi, à 300 kilomètres de la zone sinistrée. Il a pu emprunter les rares routes encore praticables pour se rendre à Derna, la voiture chargée de nourriture et d'eau potable. "Il y a encore des gens qui meurent. L'odeur des cadavres est partout dans la ville. Tu vois beaucoup de gens pleurer parce qu'ils ont perdu les leurs", explique Mohamed.
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Les secours tardent à venir, dans un pays miné par les conflits, mais en dépit de la rivalité entre l'est et l'ouest de la Libye, la solidarité de la population prend le pas. "Beaucoup de monde vient de Tripoli, de Tadjourah, de Sebha, de tout le pays pour apporter de l'aide. Les gens manquent de tout : d'eau et de nourriture, bien sûr, mais aussi de vêtements. Ils ont tout perdu à cause des inondations", raconte Mohamed.
Face au drame, de nombreux pays acheminent de l'aide : la France, la Turquie, la Jordanie, le Qatar, les Emirats. L'Egypte, elle, annonce l'ouverture de camps d'hébergement, sur son sol, à proximité de la frontière libyenne.
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