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Les deux leaders ivoiriens Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo reprennent contact en territoire belge

C'est un peu l'avenir politique de la Côte d'Ivoire qui s'est joué à Bruxelles, à l'approche de la présidentielle de 2020. 

Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Au centre, Laurent Gbagbo (en blanc) et Henri Konan Bédié échangent une poignée de main au palais présidentiel le 30 juin 2010, à Abidjan (Côte d'Ivoire), sous les yeux d'Alassane Ouattara (à gauche) et en présence de Guillaume Soro (à droite de Laurent Gbagbo).  (SIA KAMBOU / AFP)

Cela faisait neuf ans que les deux responsables politiques ne s’étaient pas rencontrés. La visite du chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié à Laurent Gbagbo, l’ancien président ivoirien acquitté en janvier 2019 par la Cour pénale internationale (CPI) et en semi-liberté à Bruxelles, était annoncée depuis plusieurs semaines.

Elle a finalement eu lieu le 29 juillet 2019 de "11 à 13h", précise le communiqué conjoint publié par le PDCI et l’aile du Front populaire ivoirien (FPI) restée fidèle à Laurent Gbagbo.

Les deux hommes politiques s’étaient rencontrés pour la dernière fois en 2010, quelques mois avant la présidentielle d'octobre. Cette dernière avait débouché sur une crise post-électorale qui s'est soldée par plus de 3 000 morts. Des événements pour lesquels Laurent Gbagbo a été jugé à la CPI. 

Bédié et Gbagbo attendent une réforme de la commission électorale  

La plupart des journaux ivoiriens ont titré sur ce nouvel entretien, désormais historique, durant lequel les méthodes du pouvoir actuel ont été largement critiquées. Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié ont "déploré les atteintes portées aux acquis démocratiques et à l’Etat de droit en Côte d’Ivoire".

Ils ont réclamé "la libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires, et le retour en sécurité de tous les exilés". Quant au prochain scrutin de 2020, les anciens dirigeants ivoiriens "ont appelé le gouvernement à procéder à une réforme profonde de la Commission électorale Indépendante (CEI)"

Après avoir exprimé "leur compassion et leur solidarité au peuple de Côte d’Ivoire pour les traumatismes et les nombreux préjudices subis" au cours de la crise de 2010, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié ont "convenu de l’urgente nécessité d’œuvrer pour le retour d’une paix définitive et durable en Côte d’Ivoire".

De cette rencontre, le FPI veut retenir cette phrase du chef du PDCI publiée sur sa page Facebook : "Je souhaite vivement un retour rapide en Côte d'Ivoire de mon jeune frère Laurent Gbagbo pour participer activement au processus de réconciliation nationale".

Toute la classe politique ivoirienne est aujourd’hui tournée vers la présidentielle de 2020 et les tractations se multiplient. Le PDCI, dont son chef a annoncé qu’il voulait faire alliance avec Laurent Gbagbo, se trouve une fois encore au cœur du jeu politique.

Soutien d’Alassane Ouattara, l'actuel président ivoirien, contre Laurent Gbagbo pour la présidentielle de 2010, Henri Konan Bédié se tourne désormais vers ce dernier. Le leader du PDCI a coupé les ponts avec son ancien allié. Principal point de discorde : son parti souhaitait présenter un candidat en 2020.

Le projet de la réconciliation nationale

La scène politique ivoirienne est coutumière de ces alliances de circonstance depuis la mort du premier chef d'Etat ivoirien, Felix Houphouët-Boigny, entre Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo. Depuis la tentative de coup d'Etat de septembre 2002, celui qui fut l'ancien porte-parole des rebelles, Guillaume Soro évolue dans le sillage du trio. Il affirme se réjouir de ces "retrouvailles fraternelles".  

D’une alliance politique avec le FPI, il n'en serait pourtant pas encore question. Selon une proche de Laurent Gbagbo, la juriste Habiba Traoré interrogée par RFI, la question "n’a absolument pas été abordée" par les deux hommes. "Ce n'était absolument pas l'objet de la rencontre. C'était la rencontre de deux frères qui ont pu être en désaccord mais qui, aujourd’hui, ont décidé - et on considère d’ailleurs que c’est un grand pas vers la réconciliation – (...)"  de "se voir, se parler… "

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