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Côte d'Ivoire : les agricultrices se tournent vers le bio

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Grâce à des aides financières et à l'association Walo, les Ivoiriennes qui travaillent la terre ont décidé de se convertir au bio. Ce choix leur permet de sortir de la pauvreté et d’offrir une agriculture bonne pour la santé.

En rejoignant l’association Walo, des milliers de femmes des zones rurales de la Côte d'Ivoire se sont tournées vers l’agriculture biologique. Avec ce choix, qui leur a permis de développer "une activité rentable", elles espèrent pouvoir obtenir leur indépendance financière. De plus, soucieuses de leur santé et de celle de leurs enfants, elles se réjouissent de consommer et d’offrir des produits plus sains, non pollués par la chimie.

Six photos d’Issouf Sanogo illustrent ce propos

Selon des statistiques officielles, le taux de pauvreté dans le secteur agricole avoisine les 60% en Côte d'Ivoire. Et les femmes en sont les premières victimes. Orange Bank Africa (OBA), un organisme qui favorise l’inclusion des plus pauvres, notamment avec son offre de microcrédit et ses services financiers 100% numériques, déclare à ce propos : "Elles souffrent encore aujourd’hui de fortes inégalités et rencontrent de nombreux problèmes structurels dans leurs activités entrepreneuriales et agricoles. (…) L'accès au crédit leur reste très difficile."   (ISSOUF SANOGO / AFP)
Pour y remédier OBA et ONU Femmes ont signé le 1er juillet à Abidjan un accord de partenariat. Dans le centre-ouest du pays, dans la région rurale de Divo et le village de Bôkô, Walo une association de lutte contre la pauvreté soutenue par OBA a décidé de mettre en place un programme pour que les agricultrices se tournent vers le bio.    (ISSOUF SANOGO / AFP)
Grâce à ce projet, la direction de Walo espère leur donner la possibilité d'acquérir leur autonomie financière tout en cultivant des produits sains. Traçabilité et qualité sont devenues les maîtres mots. "J'ai réuni les femmes pour qu'elles se lancent dans le bio, pour d'abord garantir leur santé, pour qu'elles soient autonomes et puissent envoyer leurs enfants à l'école et sortir de la pauvreté", explique la responsable du projet.   (ISSOUF SANOGO / AFP)
Autrefois productrices de cacao, 2000 femmes adhérentes de l'association ont été convaincues par ce discours. La conversion au bio a changé notre vie, "on peut s'occuper de nos enfants et les scolariser", se réjouit l’une d’elles, mère de cinq enfants. "On pourra gagner de l'argent en nous lançant dans une autre culture en cultivant des vivriers sans un apport d’engrais chimiques dans les champs." "On nous a trompées avec les produits chimiques", ajoute une autre.   (ISSOUF SANOGO / AFP)
Pour commercialiser leur production, la première échoppe bio a été ouverte à Divo. De nombreux produits – boîtes d'aubergines, arachides, poivre, piments, curcuma, gombos – remplissent les rayons. "Depuis que je connais cette boutique, je consomme de bons produits", se réjouit une agricultrice et cliente interrogée par l'AFP. "Il faut qu'on sensibilise les femmes pour qu'elles ne traitent plus le sol", renchérit une autre, car beaucoup de ces agricultrices nouvelle génération ont pris conscience que les produits chimiques utilisés pour pulvériser le sol, les plantes, les fruits peuvent causer des maladies.    (ISSOUF SANOGO / AFP)
De son côté, la présidente des femmes productrices de bio à Bôkô vante le succès commercial des cultures issues de ces plantations respectueuses de l'environnement et de l'éthique. Elle se félicite du succès de ce type de produits : "Nous écoulons facilement à des prix enviables nos piments, aubergines, djoumgblé, miel, arachides, tarots, tomates..." Et de son côté, le chef du village déclare : "Les femmes ont mon soutien et ma bénédiction. Avant, toute la production agricole était à base de produits chimiques et phytosanitaires, nous étions intoxiqués." Fort des premiers succès commerciaux de ses produits qui "traversent les frontières", l'association Walo a de son côté annoncé d’autres projets : la construction d’un centre de santé et d'une usine de transformation.    (ISSOUF SANOGO / AFP)

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