Centrafrique. La rébellion se rapproche de la capitale, les espoirs de négociations s'éloignent
Les rebelles du Séléka sont à 160 kilomètres au nord de Bangui. Côté diplomatique, rien n'est réglé malgré les déclarations apaisantes de vendredi.
La veille, les signaux diplomatiques semblaient être au vert pour une avancée vers une issue pacifiée au conflit qui déchire la Centrafrique depuis début décembre. Mais samedi 29 décembre, la tension est toujours à son comble dans le pays. La majorité du territoire est désormais aux mains des rebelles du Séléka, qui menacent de prendre la capitale, Bangui. Francetv info détaille les derniers éléments de la situation sur place.
La rébellion se rapproche de Bangui, la capitale
Damara, ville située à 75 km au nord de Bangui, est désormais le dernier verrou qui empêche la rébellion de s'emparer de la capitale centrafricaine. Samedi, la rébellion du Séléka a pris la ville de Sibut, à 160 km de là comme le confirme RFI. "Il n'y a pas eu de combats, les Forces armées centrafricaines stationnées là ainsi que les troupes tchadiennes ayant quitté la ville hier soir (vendredi) pour se positionner à Damara" explique un responsable de l'armée de Centrafrique.
Dans le même temps, les rebelles sont également parvenus à repousser une contre-offensive des forces régulières sur leur ancienne place forte de Bambari, à 300 km au nord-est de Bangui, conquise dimanche dernier par le Séléka. En clair, les rebelles tiennent leurs positions, progressent et se rapprochent de la capitale où de nombreux habitants ont fui vers le sud. Mais en ville, un calme relatif règne, comme le montre le sujet de France 2 diffusé samedi 29 décembre.
Des espoirs diplomatiques vite tempérés
Vendredi, la Communauté économique des États d'Afrique Centrale (CEEAC) a annoncé la tenue "sans délai" à Libreville, au Gabon, d'un "dialogue sans conditions et sans préalables" entre les représentants du président centrafricain François Bozizé et la rébellion. Mais dès samedi, la CEEAC a précisé qu'il faudrait attendre la semaine prochaine pour que soit annoncée la date d'éventuelles discussions. Un laps de temps qui pourrait permettre aux violences sur le terrain d'atteindre un point de non-retour. Pour l'heure, comme le décrit RFI, le gouvernement centrafricain se dit "toujours prêt" à des négociations "sans conditions préalables".
L'incertitude demeure aussi sur l'envoi de renforts à la Fomac, la force régionale déployée en Centrafrique par les pays d'Afrique centrale. Vendredi, les ministres de Affaires étrangères de la CEEAC, réunis à Libreville, avaient annoncé le déploiement d'un contingent supplémentaire. Mais "la date d'arrivée d'un nouveau contingent dépend des chefs d'Etat, explique la CEEAC. La proposition a été faite hier par les ministres, il appartient maintenant aux présidents de décider la mise à disposition d'éléments."
Pour tenter de pacifier la situation, le chef de l'Etat béninois Thomas Boni Yayi, président en exercice de l'Union Africaine, est attendu dimanche à Bangui où il doit rencontrer le président centrafricain François Bozizé. Son objectif selon lui : encourager une sortie de crise par le dialogue.
Paris envoie 150 soldats pour protéger les Français
Face à ces incertitudes, 150 militaires français venus du Gabon ont été déployés dans la nuit du vendredi 28 au samedi 29 décembre à Bangui, la capitale. Ces légionnaires du 2e régiment étranger de parachutistes sont venus renforcer les 250 soldats de la compagnie du 8e régiment parachutiste d'infanterie de marine stationnée sur l'aéroport, comme le précise le ministère de la Défense français sur son site internet.
Une"mesure de précaution" destinée à assurer "la protection des ressortissants français et européens" qui n'incite pas à l'optimisme sur le risque de voir le pays sombrer dans un conflit violent.
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