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Au Burundi, un "calme qui repose sur la terreur", selon l'ONU

A moins d’un an des élections prévues en mai 2020, les Nations unies dénoncent de graves violations des droits de l'Homme. 

Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Des militaires burundais montent la garde lors de la campagne du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, à Bujumbura, avant le référendum concernant l'amendement constitutionnel en mai 2018. (STR / AFP)

Dans un rapport publié le 4 septembre 2019, la Commission d’enquête des Nations unies sur le Burundi a mis en garde contre le climat qui règne dans ce petit pays d’Afrique de l'Est.

Intimidations et peur

C’est le troisième rapport de la Commission sur le Burundi où la situation ne s'arrange pas. Pire, depuis la crise de 2015, c’est l’ensemble du pays qui vit entre peur et terreur, selon les nombreux témoignages recueillis lors de l'enquête.

Arrestations, détentions arbitraires, actes de torture et viols sont signalés contre des opposants ou ceux qui pourraient l’être. Dans son rapport, la Commission décrit comment des autorités locales et des jeunes du parti au pouvoir intimident la population afin de la forcer à adhérer ou à soutenir le parti de Pierre Nkurunziza.

Aujourd’hui au Burundi, il est extrêmement dangereux de s’exprimer de manière critique

Doudou Diène, président de la commission d'enquête de l'ONU sur le Burundi

Des violences à huis-clos

La Commission, qui enquête depuis trois ans en se basant sur plus de 1200 témoignages, dénonce un niveau de violence inquiétant qui a lieu "quasiment à huis-clos". Le rapport souligne que les médias indépendants et la société civile font l'objet de menaces permanentes et le système judiciaire est incapable de punir les agresseurs qui sont des agents de l’Etat ou des Imbonerakure, la ligue de la jeunesse du parti au pouvoir, une "milice" selon l'ONU.

L'étouffement de telles voix (critiques) est ce qui permet au pays de présenter une illusion de calme, mais il s’agit d’un calme qui repose sur la terreur

Françoise Hampson, Commission d'enquête de l'ONU sur le Burundi

Des signes alarmants

Dans ce contexte, la Commission craint le pire à l’approche des élections prévues en mai 2020. Elle appelle la communauté internationale à suivre avec une grande vigilance la situation de ce petit pays, qui a connu une guerre civile, puis une crise politique plus récente, suivie d’une répression qui a fait, entre 2015 et 2017, plus de 1200 morts et 400 000 déplacés.

Le président Pierre Nkurunziza ignore depuis plus de trois ans toutes les recommandations de l’ONU et continue de diriger le pays d’une main de fer.

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