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Gabon : Ali Bongo n’a "pas de sosie, le président est bien là"

La présidence du Gabon a démenti, le 7 mars 2019 à Libreville, les rumeurs sur un éventuel sosie du chef de l'Etat, victime d'un accident vasculaire cérébral fin octobre. Ce genre de fausse information a déjà circulé au Nigeria et en Algérie après l'absence prolongée de leur président respectif.

Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié
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Le président du Gabon Ali Bongo avec son Premier ministre Julien Nkoghe Bekalé à Libreville, le 25 février 2019. (AFP/ Présidence gabonaise)

"Le président de la République était là en chair et en os. Il a fait le tour de la ville. (...) Beaucoup de personnes peuvent en attester", a notamment déclaré Ike Ngouoni, porte-parole de la présidence, pour tenter de rassurer les Gabonais sur l'état de santé de leur dirigeant. Depuis qu’il a été victime d’un AVC, il y a plus de quatre mois, les rumeurs les plus folles circulent sur les réseaux sociaux, concernant le président Ali Bongo, 60 ans.

Pourquoi ces rumeurs ?

"Confirmé, Bongo est mort", "Un sosie remplace le président"… Depuis des semaines, de fausses nouvelles se répandent sur les réseaux sociaux. Elles seraient l’œuvre d’opposants au président qui cherchent à tirer profit de l’absence d’Ali Bongo, en convalescence au Maroc. En quatre mois, le chef de l’Etat a regagné seulement deux fois le Gabon, en janvier après une tentative de putsch, puis en février avec à chaque fois un séjour de moins de 48 heures, comme le confirme l’AFP.

Très peu d’informations filtrent sur son état de santé, qui est un sujet tabou. La présidence n’a jamais révélé le mal dont souffrait le chef de l’Etat préférant parler de "malaise". Aucune précision non plus sur la date du retour définitif au pays.

Un "sosie" du président au Nigeria

Ce n’est pas la première fois que l’absence d’un président malade suscite remous et rumeurs farfelues. Au Nigeria, le président Muhammadu Buhari a dû démentir sa propre mort et son remplacement par un sosie soudanais. "C’est le vrai moi, je vous assure", avait lancé le numéro 1 du Nigeria à des membres de la diaspora, en marge de la Conférence de l’ONU sur le climat en Pologne, en décembre 2018. D'autres publications, sur l’existence d’un clone du président, avaient été partagées des centaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux.

Muhammadu Buhari, qui a été réélu depuis pour un deuxième mandat, avait passé une grande partie de l’année 2017 à Londres pour se faire soigner d’une grave maladie qui n’a jamais été révélée aux Nigérians.

Et un "masque 3D" en Algérie 

Très affaibli par les séquelles d’un accident vasculaire cérébral, le président Abdelaziz Bouteflika ne s'est pas adressé de vive voix aux Algériens depuis 2013. Son absence prolongée de la scène politique, hormis quelques brèves apparitions,  a là aussi donné lieu à des interrogations, souvent légitimes, et à des conclusions absurdes.

En 2017, Rachid Nekkaz, opposant notoire et ancien candidat à la présidentielle algérienne de 2014 a affirmé que le président était mort et remplacé par un sosie. "Le président Bouteflika est décédé, il n’a même pas droit à des funérailles" et celui que l’on voit, "c’est un masque 3D tout simplement", avait précisé l’homme d’affaires lors d’une interview sur la chaîne Al Magharibiya, basée en France.

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