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Afghanistan : "Tout le monde sait que si les talibans entrent dans Kaboul ça va être un bain de sang", assure une politologue

La situation en Afghanistan est similaire à ce qu'elle était avant l'invasion américaine de 2001, avec un rapport de force interne largement favorable aux talibans, selon Myriam Benraad.

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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Insurgés talibans dans la ville de Kunduz (ou Kondoz) dont ils ont pris le contrôle lundi 9 août 2021 (ABDULLAH SAHIL / AP / SIPA)

"Tout le monde sait que si les talibans entrent dans Kaboul ça va être un bain de sang" affirme sur franceinfo Myriam Benraad, politologue, spécialiste du monde arabe, professeure associée en relations internationales. En Afghanistan, Kaboul propose un partage du pouvoir aux talibans, qui se sont emparés de la ville de Ghazni, à condition que les combats cessent. "Est-ce qu'on peut vraiment parler de négociation ? Je ne pense pas, ajoute-t-elle. Du côté taliban on est dans une offensive tous azimuts."

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Selon Myriam Benraad, le pouvoir officiel a mis en place cette manœuvre pour se sauver. "C'est le sauve-qui-peut généralisé avec tous les civils qui fuient." Si cet accord était accepté, "ce ne sera pas du tout un partage du pouvoir. Les talibans imposeront leurs conditions", affirme la politologue. "Un certain nombre de forces militaires, policières afghanes déposent les armes et se rendent", constate-t-elle. Pour la spécialiste, "on est toujours dans une logique de guerre civile, qui est très similaire à celle qui régnait avant l'intervention américaine de 2001".

La politologue pense que la base partisane des talibans a changé : "Ça prouve qu'il y a un certain nombre de soutiens complices qui leur ouvrent les portes", même si elle estime qu'environ 15% des Afghans soutiennent les talibans. Selon Myriam Benraad, cette situation "n'est pas seulement la conséquence du départ des troupes américaines, parce que les talibans sont dans une logique d'insurrection armée depuis vingt ans". Elle conclut que les talibans "ne sont absolument pas dans une logique de négociation."

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