Climat : pour réduire l'émission de gaz à effet de serre, les hôpitaux de Marseille réduisent la quantité de viande rouge sur les plateaux-repas
Comment réduire nos émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, comme le souhaite le gouvernement ? L'un des leviers possible est celui de l'alimentation, et en particulier l'élevage bovin. À cette fin, la Cour des comptes recommande d'ailleurs de réduire la taille du cheptel français.
À Marseille, les hôpitaux ont décidé de réduire par deux les quantités de viande rouge servie à ses patients. Le docteur Guillaume Fond a accompagné sur cette voie l'AP-HM, les hôpitaux de Marseille. Selon lui, "on a tout à gagner à faire cette transition, et le plus vite possible. Il y a une urgence, le GIEC nous le rappelle", soutient le psychiatre.
"Il faut remplacer de la viande de mauvaise qualité - puisque le budget à l'hôpital est restreint - qui plus est conditionnée en barquette - et à l'inverse, on va vraiment augmenter les produits locaux et de saison".
Docteur Guillaume Fondà franceinfo
Le psychiatre estime qu'à "budget constant," l'AP-HM va pouvoir "fournir une alimentation de meilleure qualité, qui sera aussi meilleure pour la santé de nos patients".
Les patients apprécient le repas végétarien
Les hôpitaux de Marseille ont donc tranché dans la viande rouge, qui ne sera plus aussi présente sur les plateaux-repas de ses patients. Désormais, un menu végétarien est proposé pour le dîner, avec "des pois chiches, des haricots blancs, des lentilles, qui apportent de bonnes protéines végétales, mais aussi des fibres qui vont nourrir le microbiote, et des glucides complexes qui vont apporter une bonne énergie", explique le docteur Guillaume Fond, qui assure qu'après enquête auprès des patients, "ils préfèrent le végétarien le soir". Il existe toutefois des dérogations pour les personnes les plus fragiles.
Sur ce sujet, Marseille est à l'avant-garde : l'idée de départ était de supprimer totalement la viande rouge dans les hôpitaux de la Ville, mais finalement, en divisant par deux la quantité servie, l'AP-HM va s'aligner sur les recommandations des autorités sanitaires. Cette nouveauté est vécue comme une petite révolution culturelle, et il a fallu lever pas mal de freins. "Il faut avancer doucement parce que l'alimentation à l'hôpital est un sujet complexe, reconnaît Caroline Bouchareu, directrice de la transition écologique. Il faut prendre le temps d'expliquer, que ce soit aux équipes avec lesquelles on travaille, mais aussi aux patients", poursuit la responsable.
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