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Réchauffement climatique : pour la Cour des comptes, la France devrait réduire le nombre de vaches élevées dans le pays

L'élevage bovin, qui rejette du méthane, un gaz à effet de serre très puissant, est une source importante d'émissions en France.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des bovins exposés au sommet de l'élevage, le 5 octobre 2022 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). (JUSTINE BONNERY / HANS LUCAS / AFP)

Moins de vaches pour le climat. C'est ce que propose la Cour des comptes, dans un rapport publié lundi 22 mai sur les soutiens publics aux éleveurs de bovins. "Le bilan de l'élevage bovin pour le climat est défavorable", écrit l'institution, qui recommande au gouvernement de "définir et rendre publique une stratégie de réduction" du nombre de vaches élevées en France.

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Le rapport est publié le jour où la Première ministre Elisabeth Borne dévoile un plan d'action gouvernemental évaluant les réductions de gaz à effet de serre par grand secteur de l'économie, et chiffrant l'effort pour l'agriculture avec en priorité une réduction de l'impact de l'élevage et des engrais azotés. La France, premier producteur européen de viande bovine et deuxième troupeau laitier derrière l'Allemagne, compte environ 17 millions de têtes de bovins. Or l'élevage bovin compte pour 11,8% des émissions du pays.

L'élevage bovin, une source de méthane

La Cour précise que la séquestration de carbone par les prairies où pâturent les bêtes est "loin de compenser les émissions" de l'élevage. Le bilan de l'élevage est principalement plombé par les rejets de méthane : la production de ce gaz au pouvoir très réchauffant – issu de la digestion des ruminants et de leurs déjections – représente 45% des émissions agricoles françaises. "Le respect des engagements de la France en matière de réduction des émissions de méthane (...) appelle nécessairement une réduction importante du cheptel", tranche l'institution qui demande au ministère de l'Agriculture de "définir et rendre publique" une stratégie en la matière.

La Cour note que le ministère lui a communiqué "ses hypothèses sur l'évolution du cheptel bovin", qui pourrait refluer à environ 15 millions de têtes en 2035 et 13,5 millions en 2050. La baisse du cheptel a commencé (-10% en six ans). Mais "cette diminution reste subie et ne fait pas l'objet d'un véritable pilotage par l'Etat, au détriment des exploitants", observe la Cour. Pour l'institution, la baisse du cheptel n'entamerait pas la "souveraineté" de la France en matière de viande rouge, à condition que les consommateurs suivent les recommandations des autorités de santé de ne pas en manger plus de 500 grammes par semaine (seuil actuellement dépassé par 28% des adultes).

Elle recommande en parallèle au ministère de "mieux accompagner les éleveurs les plus en difficulté" afin qu'ils puissent "se réorienter vers d'autres systèmes de production ou changer d'orientation professionnelle". Plus largement, elle considère que les dispositifs d'aide actuels aux éleveurs de bovins sont "très coûteux" (4,3 milliards d'euros en 2019).

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