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Canicule : sept questions pas si bêtes que vous vous posez sans doute sur la canicule

Le thermomètre s'affole partout en France. Franceinfo fait le tour des questions qui se posent en ces jours de canicule.

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
Des enfants jouent dans les jets d'eau d'un parc à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 13 juin 2017. (MAXPPP)

Après une première canicule fin juin, une deuxième vague de chaleur touche la France depuis lundi 22 juillet. Le pic est attendu pour jeudi. Météo-France prévoit ainsi des températures de 37 à 42°C sur une grande partie du pays, avec des pointes à 43°C localement.

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Comme à chaque canicule, des questions, curieuses ou empruntes d'inquiétude, se posent sur les conséquences de ces fortes chaleurs sur notre santé et dans notre quotidien. Franceinfo en a recensées sept, qui devraient assouvir votre soif de connaissances, à défaut de vous hydrater. 

1Comment sont établis les seuils de vigilance ?

Météo France établit des seuils par département. Ces seuils vont servir à fixer les critères pour déclencher l'alerte canicule. "On regarde une série d'indicateurs biométéologiques, notamment en lien avec l'INVS (Institut de veille sanitaire), explique à franceinfo Sébastien Léas, prévisionniste à Météo France. Il y a des régions où l'on est plus habitué à la chaleur. Il y a aussi des particularités. A Paris, les seuils sont plus bas qu'ailleurs à cause du côté très urbain. On sait que les bâtiments, le goudron rendent la chaleur la nuit, il y a un effet rayonnant."

2Il y a un rapport entre la canicule et le réchauffement climatique ?

Il est clair que les vagues de chaleur et épisodes de canicule, que nous connaissons, sont liés au changement climatique. "Il y a bel et bien un réchauffement qui est observé. Il y a trente ans, on annonçait des phénomènes extrêmes à venir avec le réchauffement climatique et cela se confirme. Avec les dernières catastrophes naturelles, ou les canicules qui s'accélèrent dans le temps, on est dans l'ordre des choses de l'évolution du climat", analyse Patrick Marlière, météorologue de l'agence Agate Météo.

"Ces épisodes seront, à l'avenir, plus fréquents, plus longs et plus sévères, prévient Sébastien Léas. D'ici à la fin du siècle, l'épisode caniculaire que l'on a vécu en 2003, ce sera un été normal".

3Du coup, il va forcément y avoir un pic de pollution, non ?

"Plus que les températures élevées, c'est l'ensoleillement qui a un impact sur l'ozone et entraîne un pic de pollution à l'ozone", signale Sébastien Léas de Météo France. L’ozone résulte de réactions entre plusieurs polluants émis dans l’air : des composés organiques volatils (hydrocarbures, solvants, etc.) et surtout les oxydes d’azote, principalement formés par les processus de combustion dans les transports et dans la production d’énergie, détaille Le Monde.

"C’est au moment de la journée où l’ensoleillement est maximum, c’est-à-dire l’après-midi, que les niveaux d’ozone sont les plus importants", explique au quotidien Karine Léger, ingénieure à Airparif, l'institut chargé de la surveillance de l'air en Ile-de-France.

4Qu'est-ce que je risque si je ne vais pas travailler parce que j'ai trop chaud ?

Si, vraiment, des températures très élevées représentent "un danger grave et imminent" pour la "vie ou la santé" du salarié, il est possible d'exercer son droit de retrait et cesser de travailler, comme le prévoit l'article L4131-1 du Code du travail, tout en avertissant immédiatement l'employeur des risques encourus. "S'il exerce ce droit de manière légitime, aucune sanction, aucune retenue de salaire ne peut être prise à son encontre", explique au FigaroAlain Gatignol, avocat. Mais avant d'en arriver là, l'employeur est censé prendre des dispositions pour protéger la santé de son personnel, comme le précise le Code du travail. "Les ambiances thermiques" font partie des risques à prendre en compte par l'employeur, ajoute Alain Gatignol.

Voilà pour les grandes lignes de la législation. Concrètement, si vous travaillez dans un bureau, le Code du travail oblige les entreprises à "renouveler l'air régulièrement" et à "éviter les élévations exagérées de température". Néanmoins, le Code du travail ne fixe pas de température maximale. L'Institut national de santé et de sécurité au travail (INRS) estime qu'il y a des dangers pour la santé au-dessus de 30°C pour une activité sédentaire, au-dessus de 33°C, la situation peut même devenir dangereuse, "voire mortelle".

Si vous travaillez à l'extérieur, l'INRS juge que des dangers apparaissent lorsque la température dépasse 28°C. Le Code du travail prévoit justement des dispositions particulières pour le travail en extérieur, en cas de canicule, notamment dans le secteur du BTP. "L'employeur met à la disposition des travailleurs de l'eau potable et fraîche pour la boisson, à raison de trois litres au moins par jour et par travailleur", précise le texte. Par ailleurs, "dans certains cas extrêmes, le travail sur les chantiers débute à 6 heures, au lieu de 8 heures, développe Stéphanie Stein, avocate chez Skadden, au Figaro. Un infirmier peut même être présent".

5Mais c'est vraiment risqué d'aller dehors en cas de canicule ?

Les risques pour la santé sont multiples. Cela peut commencer par une sensation de jambes lourdes causées par un mauvais retour veineux. Se déplacer peut alors devenir douloureux. La chaleur et la déshydratation peuvent également causer des diarrhées plus ou moins aiguës. Après plusieurs jours de grosse chaleur et à la suite d'activités éprouvantes, des crampes peuvent apparaître. Elles se localisent principalement dans les bras, les jambes ou encore l'abdomen.

Attention aussi aux insolations. De violents maux de tête, des nausées, une somnolence, parfois même une fièvre élevée, des brûlures cutanées et des pertes de connaissance peuvent survenir. Une forte chaleur peut conduire aussi à l'épuisement. Les personnes concernées vont être victimes d'une pâleur inhabituelle, d'étourdissements, de nausées, voire de vomissements, mais également de maux de tête. Enfin, si le corps n'arrive plus à réguler tout seul sa température, gare au coup de chaleur. Les symptômes : une température élevée, une respiration saccadée, un pouls qui s'emballe, une peau desséchée, de violents maux de tête, des étourdissements, des nausées, une désorientation ou une confusion.

>> INFOGRAPHIE. Les effets de la canicule sur votre corps

Ces risques vont apparaître plus ou moins vite, et avec plus ou moins d'intensité selon votre condition physique, votre âge. Certaines catégories de la population sont plus sensibles aux températures très élevées : les personnes de plus de 65 ans, les enfants, les femmes enceintes, les personnes obèses, les personnes asthmatiques, celles suivant un traitement médicamenteux contenant de l'aspirine, des diurétiques ou des antimigraineux, les personnes atteintes de maladies chroniques (atteinte cardiovasculaire, suites d'un AVC, maladie de Parkinson, etc.). Tout dépend aussi de ce que vous faites dehors, mais dans tous les cas, il est clairement déconseillé de pratiquer du sport, du jardinage, du bricolage aux moments les plus chauds de la journée.

>> TEST. Canicule : êtes-vous une personne à risque ?

6Et je suis obligé de ne boire que de l'eau pour m'hydrater ?

Attention à ne pas abuser du café, thé et sodas, car ils favorisent la sécrétion urinaire et donc l'élimination de l'eau de l'organisme. Si une bière fraîche est tentante, mieux vaut éviter l'alcool, car il entraîne une déshydratation. En revanche, la limonade est préconisée car elle est citronnée. L'acidité du citron a des vertus désaltérantes. 

Mais l'idéal reste un bon verre d'eau. Au total, il est recommandé de boire 1,5 à 2 litres d'eau tempérée par jour. Néanmoins, il faut être attentif aux personnes âgées. Il ne faut pas excéder 1,5 litre d'eau par jour. Passé un certain âge, on produit moins de sueur. En cas d’excès, la personne âgée risque alors de vomir pour éliminer l’eau.

Pour ceux qui ont moins le réflexe de boire, il est conseillé de consommer des aliments riches en eau, comme des fruits (melons, pastèques, etc.), des crudités (concombres, tomates, etc.), ou encore des yaourts. Il ne faut pas non plus hésiter, en période de canicule, à saler légèrement plus ses aliments. "La sueur est salée, donc on perd du sel. Deuxième avantage : ça donne soif. Ce qui est très bien, ça contribuera à augmenter l'envie de boire", explique à Europe 1, Laurence Plumey, médecin nutritionniste.

7Comment bien dormir avec ces températures élevées ?

L'important est de garder son logement frais. Il est donc conseillé de fermer fenêtres et volets la journée pour ne pas laisser rentrer la chaleur. Quand le mercure redescend et qu'une petite brise se fait sentir, ouvrez grand pour créer des courants d'air. Ensuite, l'astuce est de poser un drap humide aux fenêtres des chambres pour créer un effet brumisateur.

Dormir nu n'est pas forcément conseillé. Mieux vaut préférer des vêtements en fibres naturelles comme le coton, par exemple, signale 20 Minutes. "Elles absorbent la transpiration de votre peau", détaille Chris Idzikowski, directeur du Centre du sommeil d’Edimbourg (Ecosse). Avant de se coucher, prendre une douche fraîche ou tiède peut aussi permettre de faire redescendre la température du corps. "Il n’est même pas obligatoire de se sécher complètement", précise au quotidien Michèle Freud, psychothérapeute et auteure de Se réconcilier avec le sommeil.

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