Marseille : qui sont les victimes de l'effondrement de l'immeuble de la rue de Tivoli ?
Deux jours après l'explosion qui a dévasté un immeuble à Marseille, la procureure Dominique Laurens a mis de premiers noms sur les victimes de la catastrophe, mardi 11 avril. Les enquêteurs ont pu identifier, lundi, quatre des corps retrouvés dans les décombres, après l'étude de leur ADN, d'empreintes digitales et d'éléments dentaires, a détaillé la procureure lors d'une conférence de presse. Toutes résidaient au 17 rue de Tivoli, dans l'immeuble où s'est produite l'explosion – le bâtiment voisin, au numéro 15, a été évacué avant son effondrement.
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Deux dépouilles restaient anonymes mardi matin, et deux personnes sont toujours portées disparues. Les recherches, "de plus en plus périlleuses" du fait du risque de chute de l'autre immeuble voisin, au numéro 19, se poursuivent à la main, a expliqué la procureure. Voici les premiers éléments connus au sujet des victimes.
Au troisième étage, un couple de 74 ans
Ils sont les deux premiers à avoir été retrouvés dans les décombres, dimanche soir. Les identités de Jacques Praxy et Anne-Marie Praxy, née Genovesi, ont été confirmées lundi lors de la première cellule d'identification. Tous deux âgés de 74 ans, les époux résidaient au troisième et dernier étage de l'immeuble, a expliqué la magistrate.
Au premier étage, une femme de 88 ans
Les enquêteurs ont aussi confirmé qu'Antoinette Vaccaro, née Alaimo, avait trouvé la mort lors de la catastrophe. Agée de 88 ans, elle vivait au premier étage. Elle était habituée de l'église Saint-Michel Archange, où une veillée de prière en hommage aux victimes s'est tenue lundi, a expliqué le curé de cette paroisse, cité par France 3 Provence-Alpes Côte d'Azur. "Elle s'asseyait toujours au même endroit. Je la connaissais bien, elle m'apportait des fruits et des légumes tous les dimanches", a-t-il confié à BFMTV.
Alors que les enquêteurs travaillent "sur l'hypothèse d'une explosion au gaz", comme l'a rappelé la procureure, le compteur de gaz connecté de l'appartement de cette femme a été retrouvé dans les décombres et va être étudié. Les données doivent permettre de vérifier "s'il y a eu une consommation anormale dans les vingt-quatre heures précédant l'explosion". Seuls les appartements du rez-de-chaussée et du premier étage étaient encore connectés au réseau de gaz, a précisé Dominique Laurens.
Selon la procureure, la cuisinière d'Antoinette Vaccaro "avait été changée récemment", d'un appareil à gaz à un appareil électrique. "Si un changement avait été fait, c'est qu'il avait été constaté, peut-être, des difficultés à se servir du matériel au gaz", a précisé la magistrate. Le fils d'une autre habitante de l'immeuble affirme à France 2, mardi, que ce sont sa mère et son beau-père, inquiets, qui avaient offert à leur voisine une cuisinière électrique, "mais elle l'a débranchée et elle continuait à utiliser sa vieille gazinière". Il assure que "les services sociaux ont été alertés" de ce risque pour la sécurité de l'immeuble : "A priori, ça a été une fin de non-recevoir", témoigne-t-il.
Au rez-de-jardin, une femme de 65 ans
Plus tard dans la journée de lundi, les enquêteurs ont établi l'identité d'une quatrième victime, Nicole Gacon, âgée de 65 ans. Celle-ci habitait un appartement en rez-de-jardin situé à cheval sur l'immeuble du 17 rue de Tivoli, où a eu lieu l'explosion, et celui du numéro 15, qui s'est effondré quelques heures plus tard après avoir été évacué. Le compteur électrique de cet appartement n'a, pour l'heure, pas été retrouvé, a précisé Dominique Laurens.
Deux corps anonymes et d'autres habitants recherchés
Les enquêteurs tentent de déterminer l'identité des deux autres victimes dont les corps ont été découverts dans les débris, et deux autres personnes restent portées disparues. Dimanche, lors de sa première conférence de presse, Dominique Laurens avait expliqué que l'immeuble était habité par "des personnes d'un certain âge et un jeune couple d'une trentaine d'années", excluant que des enfants aient pu s'y trouver.
Un couple formé d'un homme de 82 ans et d'une femme de 86 ans résidait au rez-de-chaussée, a témoigné le fils de cette dernière, Bruno Sinapi, mardi auprès de France 2. Tous deux n'ont pas donné signe de vie depuis le drame et ne font pas partie des victimes identifiées à ce jour. Le fils a porté plainte pour "homicide involontaire". Interrogé par l'AFP, un livreur du quartier évoquait sa crainte pour ce couple "d'anciens bouchers à la retraite".
L'armateur CMA-CGM, propriétaire de La Provence, confirme par ailleurs au quotidien local qu'une de ses employés fait partie des personnes portées disparues – le journal la présente comme une femme de 31 ans, installée au deuxième étage avec son compagnon.
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