Jeux olympiques, téléphones professionnels... Les cybercriminels affiliés à la Russie représentent l'une des plus grandes menaces
Les cybercriminels liés à la Russie constituent l'une des plus grandes menaces pour la France. C'est le constat que fait l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi). Il apparaît ainsi que des groupes de hackers pro-russes se cachent derrière de nombreuses opérations de déstabilisation. Parfois, ils revendiquent même clairement leur cyberattaque en raison du soutien que la France apporte à l'Ukraine.
Au printemps dernier, par exemple, un groupe lié à la Russie a mis hors service, pendant plusieurs heures, les sites internet de l'Assemblée nationale et du Sénat pour dénoncer l'aide militaire de la France à l'Ukraine. Ces hackers exploitent aussi nos failles de sécurité pour faire de l'espionnage stratégique et les entreprises spécialisées dans le domaine de la défense sont particulièrement ciblées.
La crainte de l'Anssi, ce sont les actes de sabotage informatique. "C'est-à-dire la tentative de prendre le contrôle des infrastructures critiques nécessaires à notre vie quotidienne pour les arrêter potentiellement" explique sur franceinfo Vincent Strubel, le directeur de l'agence de la sécurité informatique. Il confirme que ces actes "que l'Ukraine, malheureusement, connaît plutôt depuis 2014 que depuis 2022 et que l'on voit sous des formes moins virulentes en Europe occidentale" est "quand même très marqué et très porté par des acteurs affiliés à la Russie".
L'espionnage de téléphones professionnels
Un autre phénomène prend de l'ampleur, celui de la "compromission des téléphones portables" pour reprendre les termes de l'Anssi grâce à des logiciels espions très élaborés qui peuvent donner accès à distance au micro, à la caméra et à toutes les données du téléphone qui a été piraté. À ce stade, ce sont surtout les cadres d'entreprises stratégiques qui sont visées. L'Anssi conseille d'avoir un téléphone professionnel et un téléphone personnel pour les professions exposées au risque d'espionnage.
Les Jeux olympiques sont la préoccupation du moment pour l'Anssi car il va falloir protéger les systèmes informatiques des 350 entités liées à la compétition, dont 80 sont jugées critiques. En attendant, l'Anssi se prépare à tous les scénarios.
Un risque multiplié par dix pendant les JO
"Pour nous, [les JO vont être] une cible pour tous les types d'attaques, prévient Vincent Strubel. Les attaques en déstabilisations, l'activiste qui veut passer des messages, des attaques très ciblées, par exemple contre la cérémonie d'ouverture pour nuire à l'image de la France, ou des attaques pas ciblées du tout comme on le voit dans le crime organisé pour faire de l'argent. Donc on se prépare à ça".
"On a travaillé spécifiquement avec tous les acteurs propres aux JO comme les fédérations sportives, les lieux de compétitions. On les a audités et on les a accompagnés pour leur donner un plan d'amélioration de leur sécurité", ajoute le directeur de l'Anssi. Les experts estiment que le niveau de cybermenace sera multiplié par dix pendant les Jeux olympiques.
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