Cet article date de plus de huit ans.

Revolver, père Noël ou aubergine : quand les émojis se retrouvent au cœur de polémiques

Apple a annoncé que l'émoji revolver serait remplacé par un pistolet à eau sur son système d'exploitation iOS 10. Retour sur les polémiques qui ont agité le petit monde des émojis.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
En 2015, le dictionnaire de référence anglophone a élu l'emoji "Visage avec des larmes de joie" mot de l'année, Paris le 6 août 2015. (MIGUEL MEDINA / AFP)

Fini le revolver, place au pistolet à eau. Lors d'une conférence de presse, Apple a annoncé, lundi 1er août, que son émoji à l'effigie d'un pistolet serait remplacé par son cousin à eau, bien plus inoffensif dans la nouvelle interface iOS 10. Une annonce qui a eu l'effet d'une bombe. Car c'est près de six millions d'émoticônes qui sont envoyés chaque jour dans le monde. Et ces descendants naturels du "smiley", loin d'être anodins, ont déjà suscité quelques polémiques.

Le revolver de l'iPhone

L'annonce a eu lieu lors de la présentation du nouveau catalogue de symboles de la marque. Mais ce retrait intervient après une lettre ouverte à Apple lancée par la campagne #DisarmTheIphone ("Désarmons l'iPhone").

Apple abandonne son emoji "pistolet" pour le remplacer par un pistolet à eau. (FRANCETV INFO)

Ses responsables appelaient la multinationale à prendre position contre le port d'armes aux Etats-Unis, car "malgré les 33 000 Américains tués par arme à feu chaque année, il n'y a aucune action législative pour limiter le port d'arme".  Et retirer l'émoji représenterait selon eux "un geste symbolique". 

Tim Cook, le patron d'Apple, a répondu à l'appel du collectif. En suscitant une vague de mécontentement parmi certains américains pro-armes.

Les personnages de couleur oubliés par Apple

En 2013, une pétition réclamait plus de diversité ethnique dans le panel d'émojis disponibles. Et pour preuve, les auteurs de cette dernière assuraient que sur "les 800 emojis, il y avait seulement deux personnages de couleur, dont un qui ressemble vaguement à un Asiatique et un autre avec un turban".

Dès 2012, la chanteuse Miley Cyrus exigeait déjà une "mise à jour"

En février 2015, Apple avait finalement intégré davantage de diversité. Apple propose depuis cinq couleurs de peau et a décidé de représenter des personnes du même sexe se tenant la main ou des familles homoparentales. Une demande de longue date parmi les utilisateurs qui souhaitaient que les petites icônes reflètent mieux la réalité de ses utilisateurs.   

Sur 800 emoji, seulement deux personnages de couleur.  (JBL/REX/REX/SIPA)

Le "gros" de Facebook

En 2013, Facebook vous permettait d'assortir vos émotions à un statut, émoji à l'appui. Vous pouviez donc, au choix, et selon l'humeur du jour, vous sentir "merveilleusement bien", "nostalgique", "très en colère" ou... "gros". Malheureusement pour le réseau social créé par Mark Zuckerberg, ce n'était pas du goût d'une Australienne, Rebecca, qui avait lancé une pétition sur Change.org en demandant de retirer l'émoji car, "être gros n'est pas un sentiment". Quelque 16 000 personnes avaient signé l'appel, et Facebook avait finalement retiré le "se sentir gros" de ses émoticônes.

Les aubergines censurées sur Instagram

En avril 2015, le site Buzzfeed (en anglais) découvre avec stupeur qu'il n'est plus possible d'utiliser l'émoji "aubergine" sur Instagram. Pire, l'icône a disparu des radars et il n'est plus possible de rechercher des contenus liés à ce symbole. Pour le média américain, qui a mené sa petite enquête, "l'aubergine équivaut à un pénis dans le langage émoji".

Ce que confirme implicitement Instagram à Buzzfeed : "L'émoji aubergine est bel et bien bloqué des recherches puisqu'il est systématiquement utilisé pour des contenus qui violent notre charte", justifie le réseau social. Mais sur les réseaux sociaux, la révolte surgit, derrière le hashtag #FreeTheEggplant. Le mouvement pour libérer l'aubergine est né. Sans succès. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.