"Un confrère a reçu un cocktail Molotov dans sa vitrine" : des pharmaciens dénoncent des attaques à répétition à Mayotte

L'Ordre des pharmaciens réclame plus de présence de policiers pour sécuriser les officines et leurs employés.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Depuis plusieurs semaines, des barrages sont érigés pour dénoncer l’insécurité et la crise migratoire à Mayotte, le 12 Février 2024. (GAËLE JOLY / RADIOFRANCE)

Le climat reste tendu Mayotte où, depuis plusieurs semaines, des barrages routiers ont été érigés pour dénoncer l’insécurité et la crise migratoire. Gérald Darmanin a depuis annoncé dimanche 11 février la fin du droit du sol et du visa territorialisé. Des annonces qui ont convaincu une partie de la population mais pas le syndicat de la magistrature par exemple, qui dénonce une "opération Wuambushu 2".

Dans ce contexte de crise, la moitié des 25 pharmacies de l'île ont déclaré des agressions ces derniers jours. Brigitte Berthelot-Leblanc, présidente de la section Outre-mer de l'Ordre des pharmaciens, explique que ses confrères de Mayotte sont "terrorisés". "Ils se font agresser, caillasser, témoigne-t-elle. Il y a un confrère qui a reçu un cocktail Molotov dans sa vitrine. Un autre s'est fait agresser à l'arme blanche. On a une camionnette d'un de nos grossistes qui s'est fait tirer dessus. Il y a des impacts de balles sur sa carrosserie. C'est épouvantable. Ils travaillent dans des conditions très, très difficiles".

Les démissions se multiplient

Avec l'agression de ces pharmaciens, c'est l'offre de santé de proximité qui risque de se détériorer sur une île où la majorité de la population est précaire. "Il y a eu beaucoup de démissions de pharmaciens qui les aidaient et qui sont partis parce qu'ils ne peuvent plus supporter de vivre dans ce climat de violence, ajoute Brigitte Berthelot-Leblanc. On va avoir de plus en plus de mal à trouver des collaborateurs, qu'ils soient préparateurs ou pharmaciens car les gens partent".

L'Ordre des pharmaciens réclame davantage de présence de policiers et davantage de rondes, par exemple, pour sécuriser les officines et leurs employés.

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