Reportage "C'est à peu près 15% du PIB de la Guyane" : le centre spatial reste le poumon économique du territoire français

Emmanuel Macron conclut sa visite du territoire français par un tour au site d'assemblage de la fusée Ariane 6, mardi.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La fusée Ariane 6 arrive en pièces détachées pour être assemblée au Centre spatial guyanais à Kourou. (P PIRON / ARIANEGROUP / AFP)

Kourou, où siège le Centre spatial guyanais (CSG) est un passage obligé pour Emmanuel Macron qui termine sa visite de deux jours en Guyane, mardi 26 mars. Cette année, le CSG fête ses 60 ans et accueille Ariane 6, qui est en train d'y être assemblée. Le premier lancement de la fusée, plusieurs fois retardé, est prévu l'été prochain, entre impatience et appréhension.

À quelques mois du décollage d'Ariane 6, les ordinateurs et les écrans de contrôle sont encore éteints dans la mythique salle de commandement Jupiter. "C'est là où se pilotent tous les tirs du centre spatial guyanais", présente son directeur, Philippe Lier. Plus de 300 tirs ont été effectués depuis l'inauguration du CSG en 1964 par le général De Gaulle. Mais, paradoxalement, il n'y a pas eu un seul tir de gros lanceur depuis juillet 2023 et la retraite d’Ariane 5. Si bien que Philippe Lier, le directeur du CSG trépigne : "Il y a de l'impatience, il y a du stress mais un stress positif."

"On ne réussit pas un lancement par chance."

Philippe Lier, le directeur du Centre spatial guyanais

à franceinfo

Tout est préparé et répété depuis quelques années. La dernière fusée européenne, Ariane 6 aurait dû décoller de Kourou fin 2020. Une éternité pour cette base de 650 km², qui reste le véritable poumon économique de la Guyane. "Il y a à peu près 1 500 personnes qui travaillent sur la base à plein temps. En termes économiques, la base c'est à peu près 15% du PIB de la Guyane, explique Philippe Lier. Il y a des usines, des pas de tir, des ensembles pour accueillir les satellites, des ensembles pour produire de l'énergie", énumère-t-il.

Essais combinés réussis

Au CSG, tout se passe presque comme dans un aéroport, où l’on ne fabrique pas d’avion. La fusée Ariane 6 arrive en pièces détachées par bateau, depuis l’Europe, avant d’être assemblée dans un hangar gigantesque sous la houlette de Mirto Madlo : "On fait la 'verticalisation' à l'aide d'un pont roulant à 90 m de haut, explique le responsable du site. On vient de finaliser une période de test, qu'on a appelé les essais combinés."

"On n'est pas encore dans un mode où on est structuré pour tirer de façon mécanique tous les trois jours."

Philippe Lier, directeur du Centre spatial guyanais

à franceinfo

Malgré ces tests réussis, la marche est encore haute avant de pouvoir vraiment rivaliser avec le concurrent SpaceX, selon Philippe Lier : "Bien sûr que c'est dur de rivaliser, parce qu'eux sont passés dans un process où quand vous tirez tous les deux ou trois jours, ça devient quelque chose routinier. On fait plus du sur-mesure pour l'instant, ce n'est pas de l'artisanat, c'est un peu plus au coup par coup". Décollage prévu entre le 14 juin et fin juillet, sans date plus précise, avec l’espoir qu’Ariane 6 emporte toute une filière dans son sillage.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.