Crise en Guadeloupe : "Tous ces jeunes gens sont armés et chauffés à blanc", s'inquiète Harry Durimel, le maire de Pointe-à-Pitre
À la défiance face au vaccin anti-Covid-19 s'ajoute "une détresse sociale", explique le maire écologiste, Harry Durimel. Il en appelle à "l'autorité de l'Etat" pour rétablir l'ordre en Guadeloupe et prône le dialogue.
"La défiance à l'égard de la classe politique fait des ravages, notre parole n'est plus audible", regrette lundi 22 novembre le maire écologiste de Pointe-à-Pitre, Harry Durimel, alors que les violences et pillages se poursuivent en Guadeloupe, une semaine après le déclenchement d'un mouvement contestant l'obligation vaccinale pour les soignants et les pompiers. Les barrages routiers commençaient dans la nuit de dimanche à lundi à être démantelés par les forces de l'ordre, renforcés par 35 unités du GIGN et du Raid, arrivées samedi soir sur l'île.
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Harry Durimel rappelle que le scandale du chlordécone, ce pesticide cancérigène utilisé dans les bananeraies pendant des dizaines d'années avant d'être interdit, a grandement réduit la confiance des Guadeloupéens envers les autorités publiques, notamment métropolitaines. "Ils ont atteint un tel niveau de méfiance à l'égard de l'État et de la classe politique qu'ils considèrent qu'on veut les empoisonner, explique-t-il. Les gens ont peur, ils n'ont pas confiance. Ils sont prêts à en découdre car on leur imposerait de s'injecter un produit dans le corps."
"Une crainte d'embrasement"
À cette peur du vaccin s'ajoute "une détresse sociale", autour de la vie chère. "On ne sait pas jusqu'où ça ira, s'inquiète Harry Durimel. En 2009, j'étais sur les barrages, j'ai fait partie de la protestation. Il n'y avait pas autant d'armes qui circulaient. Aujourd'hui, tous ces jeunes gens sont armés et chauffés à blanc. Ils ne savent eux-mêmes pas jusqu'où ça peut aller." Pour Harry Durimel, il y a "une crainte d'embrasement". Il appelle à "trouver une issue" et à ce que "l'autorité de l'État s'affirme". Au-delà du rétablissement de l'ordre, le maire de Pointe-à-Pitre appelle à "un dialogue" entre la métropole et les protestataires. "Nul ne sait où ça peut mener, mais ça passe par le dialogue."
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