CHU de Reims : "Ces agressions sont de plus en plus violentes", s'alarme la Fédération nationale des infirmiers
"On voit ces agressions se multiplier. On est aujourd'hui à un stade où il va falloir faire quelque chose puisqu'on a des agressions qui sont de plus en plus violentes", réagit mardi 23 mai sur franceinfo Daniel Guillerm, président de la Fédération nationale des infirmiers, après l'agression lundi 22 mai d'une infirmière et d'une secrétaire médicale au CHU de Reims à coups de couteau par un individu souffrant de "troubles sévères". L'infirmière de 38 ans est décédée mardi 23 mai a annoncé sur Twitter le ministre de la Santé.
"Ce n'est pas tout à fait nouveau. En 2004, déjà, à Pau, une affaire avait défrayé la chronique avec une agression extrêmement violente sur un couple aide-soignante/infirmière. Ça se réitère", déplore Daniel Guillerm. Ces agressions ne sont donc pas nouvelles pour la Fédération nationale des infirmiers qui constate même un changement dans leur nature. "On était plus au stade des incivilités en masse il y a plusieurs années, aujourd'hui, on voit effectivement que les actions tiennent plus des agressions physiques", s'alarme Daniel Guillerm.
Le président de la Fédération nationale des infirmiers regrette "une forme de consumérisme médical", faisant perdre patience aux patients qui deviennent de plus en plus "des clients" et qui "gèrent mal leur frustration". "Il faut que ça aille vite, et il faut souvent que ça aille dans le sens que le patient souhaite", critique le syndicat qui dénonce également une "remise en cause de la parole médicale". Parmi les services les plus touchés par ces agressions, Daniel Guillerm cite sans hésitation celui des urgences, "là où se déverse toute la misère humaine".
>> Santé : le personnel soignant est-il fréquemment agressé ?
Le ministre de la Santé réunit cette semaine un comité pour améliorer la sécurité du personnel soignant. Le syndicat avance déjà des pistes de réflexion. "Sur les patients psychiatriques, il faudrait faire de la prévention : s'assurer que le traitement est observé et donc avoir des patients plus équilibrés en ville", souligne le professionnel. Pour les autres cas, Daniel Guillerm reconnaît qu'il faudrait "renforcer les moyens de répression", au même titre que les mesures prises pour les policiers, les pompiers ou les maires. "Pourquoi pas les étendre au personnel soignant aujourd'hui".
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